On ne peut être heureux si l'on ne désire rien. (r)

Tu est cette flamme
la source tout mes désirs.

Il devait être vers les trois heures de l’après-midi, lorsque je décidais d’aller au parc archéologique de Néapolis . Je n’avais pas eu l’occasion encore d’aller le visiter. Il était l’une des merveilles de la ville et puis un peu d’air frais me ferait du bien. Ainsi, je marchais en direction du parc, me hâtant et espérant qu’il n’y est pas beaucoup de monde. Pendant quelques minutes, je dus quand même attendre pour pouvoir entrer. Après cela, je partais à la découverte de ce parc. L’archéologie m’avait toujours fascinée. Ne me demandait pas pourquoi, car je n’arriverais pas à l’expliquer. Après avoir vu le temple d’Apollon, je décidais d’aller voir ce que me réservais l’autre côté du parc. Il y avait une fontaine dit-on dans le petit dépliant que j’avais pris du parc. Je marchais jusqu’à que j’apercevais cette fameuse fontaine plus que magnifique. Ce n’était pas une fontaine commune, comme celle qu’il y avait à Rome, mais d’un tout autre style. Je m’approchais de celle-ci, regardant les canards nager et se laver dans l’eau. Pas très loin, il y avait un banc vide. Je décidais donc de m’y installer pendant quelques instants, regardant les gens autour de moi prendre en photos ce paysage si sublime.Je m'étirais le long de mon corps, mettant une main dans mes cheveux noir jais. L'idée de prendre mon paquet de cigarette m'effleura mais dans un parc comme celui, fumer n'était peut-être pas la meilleur solution.

Le soleil descendait petit à petit dans la chaleur de l’après-midi mais sa virulence était telle que j’enfilai mes lunettes de soleil sans attendre, ne souhaitant pas être ébloui. J’avais aidé un peu à la pizzeria, mon père n’étant pas très « content » que je dilapide l’argent familial sans avoir au moins une activité officielle. Mais à quoi bon ? Le vol de voitures me rapportait bien assez pour l’instant. Cela dit, je ne faisais pas trop la forte tête et acceptai sans sourciller. Je rameutai la clientèle féminine de toute manière. J’aimai bien cet attrait qu’avaient les femmes pour moi. J’aimais être vu, regardé voire peut être aimé. Au grand damn de la famille. Vilain petit canard instable que j’étais.

Il n’était pas prévu que je passe voir Marilena aujourd’hui, elle aurait du avoir un shoot pour la journée mais le sms que je venais de recevoir m’encouragea à aller la rejoindre sans prévenir. Elle n’était pas une grande fana des surprises et je n’étais pas romantique pour un sou, enfin ça, c’est moi qui le dit. Mais j’aimai passer du temps avec elle, principalement quand le moment se terminait dans un lit ou tout autre endroit insolite.

Je la cherchai un moment dans l’immensité du parce avant de tomber sur elle un peu au hasard, elle observait, semblable à elle-même, empreinte d’une aura de charisme impressionnante.

« Devine… » Dis-je simplement à son oreille après lui avoir caché les yeux grâce à mes mains. Elle devinerait immédiatement bien évidemment mais j’étais joueur, surtout avec elle. Je soufflais négligemment dans son oreille et mon souffle chaud vient se frôler à sa peau laiteuse.

Je soupirais d’aise. Toute cette nature était reposante, je fermais les yeux pendant quelques secondes. Je me sentais bien et rien ne manquait. Sauf sa présence. J’avais ce besoin permanant d’être à ses côtés, de sentir son corps tout près du mien. C’était un fait, je ne pouvais pas me passer de lui et lui non plus. De longues minutes où j’observais cette fontaine très belle des mains se posèrent sur mon visage, me barrant la vue. Et cette voix, si mélodieuse à mes oreilles, me fit frémir.« Devine… » Un sourire vint sur le creux de mes lèvres. Son souffle se baladait nonchalamment sur la peau de ma nuque.

Je mettais mes mains sur celle d’Anton. « Hum, ne serait-ce pas le coursier de l’autre fois ? » N’ayant aucune réponse je fit mine de réfléchir. J’adorais jouer avec lui, voir ses réactions. Je pris alors ses bras et les tirants pour que son visage avance. Je penchais ma tête en arrière, mes yeux s’imprégnant dans les siens. Je le pris par le col de son t-shirt brutalement et mes lèvres se posèrent sur les siennes.

Il y avait toujours eu cette attirance physique entre nous. Je ne savais pas réellement ce que je ressentais pour lui, l’heure n’était pas à cette question. Je savais juste que nous étions là pour l'un et l'autre lorsque notre désir se faisait ressentir. J’arrêtais ce baiser fougueux, pour le regarder.

Alors qu’elle brisait leur baiser passionné, Anton s’insurgea. « Quel coursier ? » Dit-il en reculant alors que Lena le fixait de ses grands yeux noisette. La jalousie était maitresse chez lui, et pourtant il allait voir ailleurs sans se soucier de la belle la plupart du tien. Elle lui appartenait, mais lui n’appartenait à personne. Elle jouait inévitablement, mais Anton n’appréciait guère lorsqu’elle s’amusait à le prendre pour un autre. Lena savait parfaitement appuyer où cela faisait mal. Il était unique, Anton Cipriani et personne d’autre. Surtout pas un vulgaire coursier.

« Je savais pas que tu visais le bas de gamme… » Persifla t-il en faisant le tour du banc pour s’asseoir à côté d’elle. Elle n’allait pas s’en tirer comme ça. D’une poigne ferme, Anton lui prit la main avant de la porter à sa bouche. Il joua avec ses doigts, les baisant par endroit, les mordillant à d’autre. « Tu devrais faire attention Lena… Je suis en pleine forme aujourd’hui. » Il savait parfaitement qu’elle pourrait se trouver un autre homme sans problème et qu’elle le faisait déjà. Mais cela le mettait hors de lui. Et ce même s’il n’arrivait à définir ce qu’il ressentait pour elle. Un violent désir, ça, il en était certain mais la suite était plus floue. Et même si ses besoins physiques étaient comblés par cette jolie plante, il ne pouvait s’empêcher de découvrir d’autres courbes. Le besoin de plaire était omniprésent chez lui, un petit côté m’as-tu vu qui ne lui apportait pas toujours que des bonnes ondes.

Je riais légèrement à ces paroles. Il aimait savoir avec qui j’étais, tandis que moi je n’avais pas le droit de savoir avec quelle femme il était. Cette relation était un cercle vicieux, et au lieu de me faire fuir, je ne faisais qu’y prendre pied. Je ne pouvais me détacher et lui ne pouvait pas aussi. « La jalousie n’est pas ta meilleure arme Anton. » Mes grands yeux le fixaient intensément. Le voir jaloux était souvent dans mes pensées, tout comme il pouvait le faire. Cela ne lui plaisait pas mais qu’importe, j’aimais cette relation plus houleuse qu’autre chose.

Ses paroles ne me touchèrent point. Je me contentais de le regarder d’un petit sourire amusé. « Le bas de gamme comme tu dis peut s’avérer être de très bonne qualité lorsqu’on sait le rendre meilleur. » Et puis il prit ma main de cette poigne qui me plaisait particulièrement lorsqu’il voulait se faire violent, mais d’un bon violent pas négatif. Je me mordillais les lèvres. Je le regardais jouer avec mes doigts comme un petit enfant, n’arrêtant pas de me regarder, cherchant à me lire. J’arquais légèrement mes sourcils.

« Hum..prêt Anton ? » Je me rapprochais de lui, brisant cette limite qu’il y avait entre nous. Je repris ma main, enfouis mon visage dans son cou. Mes lèvres glissèrent des baisers jusqu'à ce qu’elles viennent mordiller le lobe de son oreille. « Tu sais très bien que je n’ai pas peur et puis puisque tu est si en forme aujourd’hui, montres-moi de quoi tu est capable. » murmurais-je. Ainsi il voulait jouer avec les mots, j’en ferais autant. Mon nez effleura sa joue et je lui donnais un baiser au coin de ses lèvres.

Anton bouillonnait intérieurement. Le bas de gamme n’est rien, juste une raclure de chiotte qu’il pouvait écraser d’un simple claquement de doigt. Il ne la méritait même pas. Marilena était presque une poule de luxe, pas sans cervelle certes. Mais Anton ne pouvait concevoir qu’elle se tourne vers des gens qui n’en valaient pas la peine. Et pour le jeune homme, Cesare rentrait dans cette catégorie particulière. Bien entendu, lui et son frère avaient du sang de Cipriani mais cela n’avait aucune valeur pour Anton. Ils n’étaient qu’une branche pourrie de l’arbre. Tout le monde connaissait la trahison des Milanesi, et ils avaient payés. Personne ne brisait le silence.

Lena ne savait pas tout ça, elle était à l’écart des histoires de la Mafia. Elle ne pouvait pas de toute façon, et même s’il avait pu, Anton ne l’aurait jamais introduite. Les femmes n’avaient pas l’honneur de rentrer dans le secret. Exceptée Zeli, mais les circonstances étaient particulières, avec son caractère de chien et ses airs de garçon manqué malgré son physique de poupée, Anton n’avait pu résister. Elle était sa vie.

Marilena ne faisait que le provoquer et Anton rentrait dans son jeu. D’habitude, elle explosait toute seule et Anton laissait faire, sourire en coin, avant de lui sauter dessus. Mais aujourd’hui, la jeune femme était d’humeur joueuse.

« Marilena Bellini serait-elle quelque peu exhibitionniste ? » lui demanda t-il en l’attirant tout contre lui de façon à ce que leurs corps soient l’un contre l’autre. « Dois-je te faire l’amour devant tout le monde ici et maintenant ? » continua t-il en la taquinant passant délibérément sa main sous son tee-shirt. Il caressa le ventre de sa belle, tout sourire. « Tu sais que ma pub serait très mauvaise dans un tel cas… »

Souvent, je me mettais dans une terrible colère, et lui me regardait attendant que l’orage passe. Il savait m’apaiser en un rien de temps. Et lorsqu’il était furieux que je sois allée voir Cesare, une simple caresse de ma part et il se faisait doux comme un agneau. Anton me connaissait mieux que quiconque et je savais qu’il était dans la Mafia. Je ne m’étais d’ailleurs jamais arrêtée sur ce sujet. Pourquoi faire ? J’en sais déjà assez sur lui pour en faire un roman.

Et pourtant, je n’avais jamais passé le stade du flirt avec Cesare. Je le jaugeais, pour savoir ce qu’il valait réellement. Pourtant, il n’était pas à la hauteur d’Anton, mais je ne lui avouerais pas, car il en serait trop fière et de mon côté de ne me vanterais pas que les autres filles n’étaient pas à la hauteur de moi.

Je l’avais ensorcelée, charmé de mon naturel charisme. Je ne me vanterais pas de ma beauté, car je rentrerais dans cette espèce égocentrisme qu’on les mannequins de mon agence. Très peu d’entre elles sont comme moi.

Il m’attira vers lui, collant son corps contre le mien. Mes doigts caressaient la peau de sa nuque. « Tu sais bien que je ne suis pas très prude.. » murmurais-je. Il passa sa main sous mon t-shirt et je sentais ses doigts jouer avec peau. « La proposition est assez alléchante » dit-je en un sourire. J’approchais mon visage du sien, embrassant sa mâchoire et je descendis jusqu'à son cou. Mes lèvres effleurèrent son oreille. « Il est vrai que si on nous trouve le parc pourrait bien tenter quelque chose contre nous, mais la question est : jusqu’où serait-tu prêt à aller ? » Et mon souffle se balada sur sa peau douce.

« Je ne serais certainement pas prêt à te prendre sur ce banc public, j’ai du respect pour lui et je doute qu’il apprécie de voir tes fesses. » riposta t-il en se reculant de la belle, sourire en coin scotché sur ses lèvres fines. Il observa sa mine défaite quelques secondes, se retenant de rire, puis la tira par la main, la forçant à se lever. « Allons faire un tour, il fait beau… » lui intima t-il sur un ton déterminé n'admettant pas la contradiction.

Anton était d’humeur instable, changeant sans arrêt de comportement, plutôt déstabilisant et assez imprévisible. Il aurait très bien pu sauter sur Marilena dans l’instant, il en avait envie, là n’était pas la question. Anton était de toute façon toujours sur le qui-vive lorsqu'il s'agissait d'elle. Mais Lena avait un peu trop le jeu entre ses mains, elle était visiblement de trop bonne humeur, et Anton n’aimait pas lorsqu’elle le dominait. Il ne baisserait pas les armes. Pas devant Marilena. Ni aucune autre d’ailleurs. Oh bien sûr il y avait Cierra qui l’avait troublé la veille avec cet accident et cette histoire de bébé, mais il n’y pensait déjà plus. La jolie blonde était rangé dans un coin de son esprit et il était tout ouïe pour la belle brune. En tout cas pour l’instant. Et puis Lena n’avait pas besoin de savoir.

« Tu devais pas être en shoot aujourd’hui ? Le photographe a jugé ta beauté trop commune pour être prise en photo ? » Lança t-il gentiment alors qu’il sortait son paquet de cigarettes de la poche arrière de son jean. Il sortit une de l’enveloppe complètement écrasée, ainsi que son briquet. Portant le tube à sa bouche, il l’alluma et inspira profondément, laissant la nicotine l’envahir et lui procurer cette sensation de bien être si particulier.

Je le regardais d’un air mi sérieux, mi interrogateur. Je le connais trop bien pour savoir que j’avais pris les rênes de ce jeu qu’il avait instauré entre nous. Il n’aimait pas que je le domine, cela le rendais fou. Je faisais mine d’être triste, puis il me tira par la main. Il me disait qu’il faisait beau. Je roulais les yeux aux ciels. « Alors allons-y. » dit-je en souriant.

Il aimait me posséder, tout résidait dans le rapport de force. Je n’étais pas une femme soumise mais le fait d’avoir un caractère aussi foudroyant que le mien, me faisait plaisir. Anton était lunatique mais je supportais cela. Et comment ? Moi-même je ne le savais pas. Un petit pas vers l’amour ? Hum peut-être. Ses paroles me tirèrent de mes pensées. Je riais légèrement. « Non, j’ai pris quelques jours de congés, histoire de profiter un peu de la ville. » Il aimait me titiller et un sourire vint au creux de mes lèvres. Je me rapprochais de lui.

« Cette « beauté commune » comme tu dis à réussi à te faire tomber… » Je pris sa cigarette et en prit quelque bouffée avant de lui déposer un baiser au coin de ses lèvres et de lui remettre sa cigarette. « Hum..et maintenant que comptes-tu faire ? »

« Me faire tomber ? » demanda t-il d’un air surpris. « En es-tu si sûre ? » ajouta t-il en baissant le ton, visant la confidence et le mystère. Ce qu’il ressentait pour Marilena était plus que flou, une attraction indéniable mais indistincte. Anton ne savait même plus comment ils en étaient arrivés à cette relation. Leur rencontre en elle-même n’était pas banale. Il l’avait suivi, plaqué contre un mur et embrassé sans attendre avant qu’elle ne le conduise à son appartement. Tout ça après quelques regards échangés alors qu’elle avait décidé de prendre un repas à la Pizzeria familiale. Lena était tombée au moment où Anton était venu aider son père, ce qu’il ne faisait point souvent. Une rencontre impromptue.

« Maintenant ? Ma présence ne te suffit-elle pas ? » Alors qu’elle demandait ce qu’il comptait faire à présent. Dans l’immédiat, il était avec elle. C’était déjà une bonne chose. Peut-être un travail écourterait-il l’après-midi ? Pas sûr, Anton s’était levé aux aurores aujourd’hui pour faire quelques transferts d’argent et déposer une voiture au garage avant son ouverture. Il n’avait envie de rien de spécial. Pour une fois, il voulait juste profiter du soleil.

« Dis-moi Lena… Elle rime à quoi notre relation ? » Pourquoi avait-il fallu qu’il ouvre la bouche ? Il n’en savait rien. Pourquoi cette question ? Il n’en savait rien. C’était sortit. Le mal était fait. Anton aurait pu l’emmener dans un coin, lui faire l’amour, peut être commander un truc à manger avant de rentrer à la villa. Mais non, cela ne se passerait pas comme ça. La question lui avait brulé les lèvres, et avait franchi la barrière, claquant dans l’air comme un fouet. Etait-il amoureux d’elle ? Non. Oui. Encore une chose qu’il ne savait pas.

Je souriais. Il ne semblait pas si certain de son affirmation. Et pourtant, je l’avais bien eu et tout ça en un peu de temps. Il fallait dire qu’un regard avait suffit pour déclenché la machine, tout ce mécanisme de séduction fatale. Je savais que notre relation n’était pas banale du tout, qu’il y avait cette sorte de feu qui se consumé perpétuellement au fil de nos rencontres. « Pourquoi, tu penses le contraire ? Que c’est moi qui ai flanché la première ? Pourtant..je me rappelle que c'est toi qui m'a plaqué contre un mur et qui m'a embrassé. »

Je levais les yeux aux ciels. « Je n’ai jamais dit ça Anton, tu sais que ta présence m’est indispensable. » dit-je en plongeant mon regard chocolat dans ses yeux bleu océan. Il est vrai que j’avais besoin de lui, de le voir, de sentir son regard sur moi, d’entendre sa voix. Il exerçait une sorte de magnétisme sur moi. Elle fut tirée de ses pensées par ses paroles.

Une lame tranchante, un sujet dont nous ne parlions pas souvent. Je me mordillais la lèvre inférieure. Je réfléchissais à ce que je pouvais lui dire, même j’étais aussi étonnée de ses propos. « Pourquoi ? Tu n’est pas satisfait de notre relation ?..Tu veux..aller plus loin ? » Je le fixais du regard attendant sa réponse. Moi amoureuse ? Ce jour n’était pas arrivé ou bien je me berce d’illusion en me disant que ce que je ressens pour Anton, n’est qu’une attraction charnelle.