Et tourne mon beau manège...

« Papa ! Papa ! Mozzi, il veut aller sur la Grande Roue. »

Armando sourit doucement et approuva de la tête. « Mozzi va aller sur la Grande Roue, ma chérie. » Aujourd’hui était son jour de repos et celui de l’ouverture du festival du théâtre grec. Cela faisait des jours que Nerina sautillait partout dans la maison à l’idée de l’installation de la fête foraine et de ses attractions. Elle avait usé ses parents à tel point qu’ils avaient convenu qu’Armando l’amènerait le jour de l’ouverture faire quelques attractions et qu’ils y retourneraient par la suite en famille. Le climat de Syracuse avait été plus ou moins calme ces derniers temps mais le policier ne se serait pas senti tranquille si Giulianna y avait été avec elle, sans lui. Heureusement, leur planning avait concordé de la manière plus sûre. « Deux places, s’il vous plaît. » offrit-il comme guise de salut à la guichetière qui sourit de ses plus belles dents, notamment à l’égard de la fillette et de sa peluche qui ne la quittait pas.

Ils s’installèrent dans la queue et attendirent que celle-ci avance. Finalement, le forain arrêta une cabine devant eux et Armando attrapa sa fille pour l’installer à l’intérieur avant de la rejoindre tandis que des inconnus montaient également à bord avec eux. Nerina ne tenait pas en place tandis que la cabine était encore à l’arrêt. Tournant la tête de tous les côtés, elle était incapable d’accorder une minute d’attention à tel ou tel détail des lieux avant de se laisser attirer par un autre. « Calme toi. » lui murmura Armando en l’embrassant sur le haut du crâne et en passant le bras autour de ses épaules pour la maintenir serrée contre lui quand le vent soufflerait une fois arrivé en haut.

La cabine trembla légèrement et dans un grincement sonore, la Roue se mit en marche. Effrayée au début, Nerina faisait moins la fière tandis qu’Armando veillait sur elle et Mozzi. Elle ne se calma que lorsque la cabine s’arrêta tout en haut, leur permettant de contempler la vue paisible et magnifique de Syracuse nichée au bord de la Méditerranée. Le policer était somme toute heureux de vivre ici même si tous les souvenirs n’étaient pas bons. C’était un endroit magnifique, si l’on mettait de côté la main noire de la mafia. Nerina s’était enfin détendue et observait les lieux avec sa curiosité enfantine avide sous le regard bienveillant de son père.

réservé