Della crudeltà e pietà
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 Et si l'on se rassurait? [Maddalena]

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Silvio Gagliardi

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MessageSujet: Et si l'on se rassurait? [Maddalena]   Et si l'on se rassurait? [Maddalena] EmptyLun 8 Mar - 18:25

    « Je m'appelle Silvio Gagliardi. Et je suis ici parce que j'ai un problème. »

La phrase s'arrêta là. Nette. La vérité, c'était qu'il était bien incapable de savoir la finir, cette phrase. Si ces mots étaient sortis de sa bouche, c'était bel et bien parce qu'il avait cru que c'était de circonstance. Toutes ces paires d'yeux fixés sur lui, dans l'attente d'une révélation de sa part, ça lui fichait un peu la trouille.

    «  Bien Silvio. Et quel est ce problème? »
L'homme qui venait de parler était sans doute le plus inquiétant de tous. Silvio le fixa, mais ne trouva rien à redire. Ce foutu psychiatre ressemblait au docteur Cawley de Shutter Island, avec son grand sourire effrayant et son regard qui semblait percer votre âme au plus profond. Pour un peu, il lui aurait demandé de sortir sa carte d'identité pour vérifier que Ben Kingsley ne lui faisait pas une caméra cachée. En tous les cas, si Silvio n'était pas d'un naturel timide, la situation ne le mettait pas franchement à l'aise. Et il ne voyait pas quoi répondre à cette question des plus incommodantes.

    « Voyons Silvio, réfléchissez. Cela fait déjà deux séances et vous n'avancez pas. Votre faiblesse, Silvio. Dites le à voix haute. »

Son ton qui se voulait doucereux l'agaça au plus haut point. Tout comme sa fâcheuse manie de répéter son prénom à tout bout de champ lui donnait envie de lui mettre son poing dans le nez. Pour autant, il ne sut quoi répondre à cet étrange homme tandis que tous les autres continuaient de le regarder avec insistance.

    «  Les femmes, Silvio. Les femmes. »
Pour le coup, Silvio eut vraiment le sifflet coupé. De quoi lui parlait-il cet homme? Et qu'est-ce qu'il faisait là, parmi tous ces gens? Ca ressemblait affreusement à ces séances d'alcooliques anonymes et il n'eut qu'une envie, s'enfuir à toutes jambes. L'occasion ne tarda pas, puisqu'il eut la surprise de voir Dicaprio en personne passer la tête par la porte, l'incitant à le suivre. Il ne se fit pas prier, malgré les protestations de tous ces cinglés. Il comprit qu'il avait affaire à Teddy Daniels, le personnage lui aussi présent dans Shutter Island, en voyant la tenue de marshall que revêtait son acteur favori, et le suivit en cavalant dans le dédale de couloirs. Ils s'arrêtèrent devant une porte close, rouillée et vers laquelle Silvio se sentit immédiatement attiré.

    « Faut pas les écouter ces gens-là. Ils veulent juste te faire éclater la cervelle avec leurs conneries. »

Silvio fixa quelques secondes le fameux Léonardo, puis poussa la porte comme si celle-ci était plus importante que la personne qu'il avait en face de lui. La scène fut des plus traumatisantes. Maddalena, étendue par terre, baignant dans son propre sang. Silvio hurla, comme si on venait de lui prendre son bien le plus cher.


Silvio fut réveillé par un cri. Pas le sien, plutôt celui de la voisine du dessous qui prenait une nouvelle fois son pied en dépit du sommeil des autres habitants. Pour une fois, il lui en fut presque reconnaissant. Cela le sortait de ce cauchemar qui le tétanisait presque encore. Il constata qu'il était assis en plein milieu du lit, et qu'il était trempé. Fichu rêve.

Il attrapa sa paire de lunettes d'un geste habitué avant d'entamer son rituel matinal. D'abord un café serré avec un morceau de baguette tartiné de pâte chocolatée tout en lisant un bouquin léger pour émerger tranquillement. Puis une douche, courte et revigorante. Mettre ses lentilles, s'habiller, se brosser les dents. En moins d'une demie-heure, il était fin prêt et il embarqua un livre de Jean-Christophe Grangé dans son sac en bandoulière avant de partir. Direction le Suevo pour passer un bonjour à Ottavio avant d'aller ouvrir la boutique. Il constata qu'il avait plus d'une demie-heure d'avance par rapport à d'habitude. C'était parfait, il risquait de tomber sur Maddalena qui y faisait souvent un tour un peu plus tôt que lui. Après l'affreux cauchemar qu'il avait fait, il avait comme une envie de la voir même s'il savait bien que chacune de leurs rencontres étaient bien souvent tendues.

Cela faisait quasiment cinq ans qu'ils avaient rompus mais elle gardait toujours un souvenir très amer de lui. C'était compréhensible, vu qu'il avait eu la surprise de se prendre une gifle de sa part alors qu'elle avait trouvé une femme nue sur son lit. Elle ne l'avait pas cru quand il avait dit ignorer la connaître. Pourtant, c'était la vérité, il ne l'avait jamais vue, ou alors ne s'en souvenait pas.. Il avait ensuite compris qu'elle était une folle furieuse qui en avait assez qu'il soit en couple et elle avait tenté le tout pour le tout, quitte à soudoyer son concierge. Cet échec lui fut douloureux, alors qu'il était fou amoureux de Madda. Pourtant, il n'avait pas insisté après, car il savait que c'était peine perdue et qu'elle refuserait à jamais de le reprendre. Il avait refait sa vie en tâchant de ne plus trop y penser, et pourtant.

Une fois dans le Suevo, il salua son vieux pote Ottavio et discuta de choses futiles avant de chercher des yeux Madda. Il la trouva, assise dans un coin, en train de siroter sa boisson favorite. Silvio remercia le ciel qu'elle ne soit pas dans le même état que dans son rêve, puis salua son ami avant d'aller se permettre de s'assoir à la table de la jeune femme. Il trempa ses lèvres dans son chocolat chaud et essuya machinalement la moustache de lait formée avant de lui adresser un sourire poli et chaleureux.

    «  Bonjour Madda. »
Si tout le monde la surnommait Lena, Silvio n'avait jamais trop cédé à la facilité et, de ce qu'il savait, il était le seul à la surnommer comme ça. Après leur séparation, il avait continué cette sale manie dont il ne savait pas se débarrasser. Et voilà qu'il ne savait pas tellement quoi dire. Surtout, ne pas parler du fait qu'il avait rêvé d'elle. Ca les aurait mis tous les deux dans une situation indélicate. La pluie, le beau temps, les compliments, ça marchait toujours.

    « J'ai beaucoup aimé ton dernier article sur le fils Cipriani. Ca me fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul suicidaire dans cette ville. »
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Maddalena Baldovini
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MessageSujet: Re: Et si l'on se rassurait? [Maddalena]   Et si l'on se rassurait? [Maddalena] EmptyMar 9 Mar - 0:07

    A quatre heures du matin, Maddalena travaillait encore sur son article de journal. Normalement, à cette heure avancée de la nuit, elle dormait tranquillement dans son lit. Cependant, il était en ce moment même occupé par un homme étendu de tout son long, qui ronflait doucement. Elle aurait pu également dormir sur le canapé, mais le même scénario se répétait, et un garçon s'étendait de tout son long, l'haleine alcoolisé, allongé sous une couverture. Oui, la soirée avait été plus que longue.

    Vers 23h, la voix anxieuse de son frère au téléphone, l'avait tiré de la rédaction de son article. Sans même y réfléchir à deux fois, elle avait pris sa voiture pour se rendre à l'extérieur de la ville, dans un petit bar enfumé que Nicola, son frère, affectionnait particulièrement. D'une, parce que l'on pouvait y croiser des artistes torturés et géniaux à toutes les tables, des hommes et des femmes cultivés et drôles, parfois un peu perchés, mais de compagnie charmante. Et d'autre part, parce qu'il n'y croiserait jamais ses frères. En effet, ce bar-ci était "le bar à pédales" de la ville. Et Nicola avait toujours été un être extrêmement discret. Tout d'abord, il n'avait en aucun cas le look stéréotypé des homosexuels. Il revendiquait plus son statut d'artiste et de professeur dans sa façon d'être, et d'une manière, il se démarquait quand même de la clientèle habituelle de ce bar. D'une façon positive cela dit. Madda mit peu de temps à le retrouver à travers la fumée de cigarette, et commanda deux boissons fortes avant d'aller le rejoindre à sa table. Il y était assis seul, et elle n'eut pas besoin de plus de temps pour deviner l'objet du problème. Son petit ami. Elle l'embrassa sur le front, à la façon maternelle dont usait et abusait sa mère avec eux dès leur moindre chagrin, et s'assit en face de lui. Un petit sourire triste, un échange de regards, et elle comprit qu'il y avait eu une énième dispute entre les deux amants. Elle se mit à lui parler d'autre chose, décrivant les dernières frasques de leur nièce, l'enfant de leur frère aîné. Quand il serait prêt, il parlerait, pour l'instant, il voulait juste sa compagnie. Ils trinquèrent un moment, légèrement ivres tous les deux, lui s'amusant des descriptions loufoques qu'elle faisait de certains clients, elle, rassurée de le voir moins triste.

    Vers 1h du matin, alors qu'ils s'apprêtaient à quitter le bar après une longue discussion, le portable de Madda se mit à vibrer dans sa poche droite. Elle reconnu le numéro d'Ottavio et décrocha dans l'instant, se demandant ce qui avait bien pu se passer pour qu'il l'appelle si tardivement. « Lena, je ne te dérange pas ? » « Que se passe-t-il Ottavio ? C'est Silvio ? » Depuis qu'il s'opposait de plus en plus fermement à la famille Cipriani, la jeune femme craignait toujours qu'il ne finisse par se faire tuer au coin d'une ruelle sombre. « Non, ton ami Camael. » Elle fronça les sourcils, surprise et inquiète qu'il ne l'appelle pas lui même. « Qu'y a-t-il ? » « Il est au bar. Il n'est pas complétement ivre, mais pas du tout apte à prendre le volant. Je me serais bien occupé de lui, mais je ne vais pas fermé tout de suite. Il m'a dit que si je devais appelé quelqu'un ce serait toi. Tu peux venir ? » « J'arrive, à tout de suite. »

    Madda annonça à son frère qu'ils feraient un détour sur le chemin du retour et lui proposa à lui aussi de dormir chez elle. Elle récupéra son meilleur ami dans le bar, joyeux et plaisantant trop fort. Il l'embrassa sur la joue plusieurs fois, son haleine chatouillant désagréablement les narines de Lena, pendant qu'elle souriait de le voir ainsi. Lui aussi dormirait chez elle cette nuit.

    Et c'est ainsi qu'à quatre heures du matin, les deux garçons dormaient paisiblement chez elle, pendant qu'elle finissait son article. Alors que le soleil se levait, elle se leva pour aller prendre sa douche en première, afin de bien se réveiller. Elle enfila une robe près du corps verte, qui lui portait souvent chance et lui rapportait souvent de nombreux compliments, peigna rapidement ses cheveux, embarqua son rouge à lèvre pour plus tard, et se décida d'aller prendre son café chez Ottavio, afin de laisser les deux marmottes dormir dans son appartement. Elles leur griffonna des mots, ordonnant à son frère d'aller se réconcilier avec son petit ami, et à son meilleur ami de ne pas vider les médicaments contre la gueule de bois et de lui préparer un repas pour ce soir en dédommagement.

    Le vent du matin de Syracuse lui fit un grand bien lorsqu'il se glissa entre ses mèches brunes. Son sac sur l'épaule, elle se rendit au Suevo, où Ottavio se trouvait déjà. Elle le salua, le remercia de l'avoir prévenu la veille et commanda un grand chocolat chaud avant de s'installer en terrasse. Là, tranquillement, elle relu son article, le modifia une dernière fois avant que Silvio ne s'assoit en face d'elle, et se saisisse de sa tasse de chocolat pour y tremper ses lèvres. « La prochaine fois que tu désires ma compagnie Silvio, paye moi au moins un verre. » La jeune femme leva enfin les yeux vers lui. « Bonjour Madda. » Il lui avait fait son petit sourire qui les faisait toutes craquer, jusqu'à la boulangère de la rue. Elle se souvenait à quel point elle en avait fait des jalouses, quand elle l'avait gardé juste pour elle pendant trois ans. Finalement, elle avait rétablit l'équilibre, Silvio appartenait, comme il avait toujours appartenu, à toutes les femmes de Syracuse et à aucune.

    « J'ai beaucoup aimé ton dernier article sur le fils Cipriani. Ça me fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul suicidaire dans cette ville. » Suicidaire, il devait l'être autant qu'elle. Quelques uns s'opposaient à la famille Cipriani, mais tentait de le faire dans la discretion, il n'y avait que lui pour le revendiquer à haute voix devant tous ses clients admiratifs. Après, il y avait Madda, dans un autre genre. Qui avait toujours refusé les pseudonymes pour ses articles et révélait jour après jour au fur et à mesure de ses découvertes, les travers de la Famille. « Merci. Ne t'inquiète pas, tu ne seras surement plus leur principale cible après mon prochain article. Un grand journal Américain commence à s'intéresser à ce que je fais, et il m'ont commandé un résumé de l'affaire pour leur rubrique Internationale. Je pense que ça va faire du bruit. » C'était un fait, bien qu'il lui ait fait plus de mal que n'importe quel autre garçon, Silvio avait toujours eu une importante place dans sa vie, et il était toujours un des premiers à qui elle confiait les nouvelles choses qui apparaissaient dans sa vie. Sur le plan professionnel du moins. Lorsqu'ils se battaient pour les mêmes choses.
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Silvio Gagliardi

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MessageSujet: Re: Et si l'on se rassurait? [Maddalena]   Et si l'on se rassurait? [Maddalena] EmptyMar 9 Mar - 1:48

Lui payer un verre. La phrase le fit grandement sourire. Ca n'était pas qu'il était contre, loin de là, mais il hésitait souvent à avoir des gestes à son égard qui pourraient passer pour ambigus. Après tout, on offrait toujours un verre à la fille qui nous plaisait. Mais Silvio refusait de sous-entendre quoi que ce soit maintenant avec Madda, vu leurs antécédents. La dernière chose qu'il souhaitait, c'était lui faire encore un peu plus de mal alors que son coeur lui criait que cette fille, c'était la bonne. Il en était persuadé, l'avait peut-être réalisé trop tard et regrettait maintenant de ne pas s'être battu pour la récupérer. Il avait continué sa vie de célibataire volage comme si de rien était, était père désormais et partageait cette enfant avec une femme qu'il n'avait jamais aimé. La vie suivait son fils démoniaque.

Pourtant, puisqu'elle le lui réclamait, Silvio jeta un regard complice à Ottavio qui rappliqua immédiatement avec un second chocolat chaud. Ces deux là avaient vraiment une osmose qui pouvait surprendre ceux qui ne les connaissaient pas. Meilleurs amis, une relation incompréhensible pour quiconque n'avait pas encore su trouver le sien.

    « Ta compagnie pour un verre, voilà une transaction intéressante. Je présume qu'il est trop tôt pour la vodka, alors j'espère qu'avec un chocolat chaud, tu m'accorderas tout de même un quart d'heure. »

Il sortit une cigarette de son étui et la posa à sa bouche avant d'en proposer une à Maddalena, puis sortit son briquet pour les allumer. La bouffée de nicotine lui fit un bien fou et il la sentit se balader dans sa gorge avec plaisir. Le soleil commençait déjà à taper tranquillement le sol sicilien et Silvio eut presque envie de retirer sa veste, déjà. Il ne put s'empêcher de poser son regard sur Madda et de détailler son visage, ses traits qu'il connaissait pourtant par coeur, sa tenue. Elle était ravissante. Quand ils étaient ensemble, pas un seul jour ne passait sans qu'il ne la complimente sur sa beauté, son look, son allure. Aujourd'hui, il s'abstenait de peur de réveiller les vieilles blessures. Il savait lire sur son visage les moindres tracas, comme ce matin où il devinait sans peine qu'elle avait passé une nuit blanche, ou presque. Cela ne retirait rien à sa beauté pourtant. Au naturel, elle rayonnait tout autant que sous un maquillage pour une soirée.

    « Les américains, vraiment? »

Si cette nouvelle était plutôt bonne pour la carrière de la jeune femme, Silvio ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe d'angoisse. Si l'affaire prenait de l'ampleur, il avait bien trop peur qu'elle ne passe un sale quart d'heure et ne finisse comme il l'avait vue ce matin. Et ça, il n'aurait su le supporter. Les différentes morts qui avaient parsemés son chemin, sa mère d'abord, puis Alberto lui avaient déjà fendu le coeur. Les personnes qui lui étaient chères s'évanouissaient trop vite vers le ciel. Il refusait de perdre Madda, même si l'avouer était difficile aujourd'hui. Pourtant, il se força à la gratifier d'un sourire amical.

    « C'est formidable Madda. Tu le mérites vraiment tu sais. Toutes ces nuits que tu as sacrifiées, à te battre contre eux. Toute cette énergie. Je suis fier de toi. »

C'était peut-être une source de réconfort un peu faible, mais malgré, il ne pouvait s'empêcher de constater qu'elle lui avait confié cette nouvelle. A lui. Si elle semblait le détester par moment, elle revenait toujours à lui par bribes, lui confier des choses comme au bon vieux temps. La cigarette en était à la moitié, le feu courant inévitablement vers le filtre, comme annonçant la fin. La fin, il l'avait connu pourtant.

    « Il faut que tu sois prudente, d'accord? Tu me le promets? »
Des promesses... Les leurs avaient été brisées à cause d'un malentendu. Et après tout, il savait bien que rien ne saurait arrêter la téméraire jeune femme. Ils étaient pareil à ce niveau-là. Ils allaient droit au but, sans se soucier du danger.
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Maddalena Baldovini
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MessageSujet: Re: Et si l'on se rassurait? [Maddalena]   Et si l'on se rassurait? [Maddalena] EmptyMar 9 Mar - 20:43

    « Ta compagnie pour un verre, voilà une transaction intéressante. Je présume qu'il est trop tôt pour la vodka, alors j'espère qu'avec un chocolat chaud, tu m'accorderas tout de même un quart d'heure. » Elle se saisit d'une cigarette qu'il lui proposait et l'alluma de son côté. Elle n'était pas une grande accroc de la nicotine comparée à lui. Elle se souvenait que de l'époque où ils étaient ensemble, elle s'était habituée à l'odeur de tabac qui restait un peu sur ses vêtements. Ce n'était pas si désagréable que cela mélangé à son parfum à lui, mais désormais, cette odeur lui était parfois insupportable. Comme si le parfum de Silvio la suivait pas à pas pour lui rappeler qu'il avait été présent. Elle l'observa quelques secondes, avec sa posture détendue et son petit sourire enfantin. Pas mal se serait damner pour lui ressembler. Et bien qu'il n'en abuse pas constamment, il savait très bien se servir de cette arme de séduction là.

    Elle saisit la deuxième tasse de chocolat chaud que Ottavio avait posé sur leur table et en bu une longue gorgée. « Les américains, vraiment? » « Oui. » Madda n'avait jamais rêvé d'une carrière à l'international réellement. Malgré sa maîtrise parfaite de la langue anglaise due à sa mère, elle n'osait pas rêver d'une telle éloge. Il faut dire que dans sa vie, elle en avait essuyer des refus de poste. Elle avait commencé au plus bas de la chaîne, à servir des cafés, distribuer des enveloppes, signer des factures. Et puis, elle avait finit par écrire son premier article, qu'elle avait afficher dans son bureau. Page 24, encadré en bas à droite, signé Maddalena Baldovini. Et aujourd'hui, 6 ans après, on lui proposait d'écrire pour de grands journaux. Elle n'avait même pas hésité un quart de seconde, se contre fichant du danger que cela pourrait entraîner sur sa vie. Les regrets, elle détestait.

    « C'est formidable Madda. Tu le mérites vraiment tu sais. Toutes ces nuits que tu as sacrifiées, à te battre contre eux. Toute cette énergie. Je suis fier de toi. » « Merci Silvio. » Sa réaction la touchait vraiment. Peut être parce qu'au fond, la seule véritable réaction positive qu'elle avait eu à ce sujet avait été celle de son meilleur ami. Ses frères ne comprenaient pas, et trouvait sa cause perdue et trop dangereuse pour une femme de s'opposer ainsi à plus fort qu'elle. Quant à sa mère, elle aurait préféré que Lena lâche sa plume, pour se trouver un bon mari et avoir des enfants. D'ailleurs, elle ne cessait de lui rappelait à quel point Silvio était un jeune homme charmant et qu'elle avait fait une erreur en le laissant filer. Ce à quoi elle répondait inlassablement : adopte le, il fera officiellement parti de ta famille comme ça. Sa mère grognait en Italien et cessait d'en parler. Lena savait bien que sa mère adorait le jeune homme, il avait le don de charmer toutes les femmes, qu'importe leur âge. L'effet avait été moins grand sur ses frères, et quand elle avait finit par avouer, les dents serrées qu'il avait coucher avec une autre, elle avait du leur faire du chantage pour qu'il n'aille pas lui casser le nez.

    « Il faut que tu sois prudente, d'accord? Tu me le promets? » Elle sourit. Elle n'était pas complétement inconsciente, et savait que tout cela était risqué, mais aujourd'hui, elle n'avait plus qu'un seul véritable amour : la vérité. Il fallait que les gens sachent, que tout le monde sachent. Que cette famille cesse d'imposer sa tyrannie et laisse enfin les habitants en paix. Et il fallait que des gens se battent pour cela. Être l'une d'entre eux était désormais son seul objectif. Elle acquiesça cependant, pour le rassurer et pour que cette discussion tourne court. Lena n'avait jamais aimé être protégée ou maternée, estimant qu'elle s'en sortait bien seule, et venant de Silvio, cela était juste troublant désormais.

    « C'est bien que tu sois là, je voulais te parler justement. » Enlevant la cendre de sa cigarette, elle croisa ses jambes et détendit ses épaules. Parle de choses futiles avec lui était toujours plus facile. « J'aurais besoin d'un conseil d'expert en jouets. Mon neveu fête ses deux ans dans une semaine, et je veux gagner le prix du meilleur cadeau de la famille, tu m'aiderais ? » Au moins sa mère était elle rassurée maintenant qu'elle avait un petit fils, elle qui avait tant désespéré de ne pas avoir des petits enfants, et qui parlait constamment à Silvio en pensant être subtile, de à quel point sa fille serait belle avec un ventre rebondi. C'était souvent le moment où Madda prenait une cigarette et allait fumer dans le jardin pour éviter le regard de sa famille.

    « En parlant d'enfants, comment va la tienne ? »


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Silvio Gagliardi

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MessageSujet: Re: Et si l'on se rassurait? [Maddalena]   Et si l'on se rassurait? [Maddalena] EmptyJeu 11 Mar - 19:46

Madda avait le don de sans arrêt l'étonner. A l'époque, il se vantait en se moquant un peu de la connaître sur le bout des ongles, jusqu'à pouvoir prévoir la moindre de ses réactions. C'était alors le cas, comme dans toute relation durable qui se passait bien, et pourtant, elle n'arrêtait pas de le surprendre au moment où il s'y attendait le moins, avec une réplique bien sentie ou une réaction disproportionnée. Cette révélation de son ambition l'avait un peu désarçonné et pourtant, qu'y avait-il de surprenant à ça? Maddalena était une fille forte, toujours en quête de sa fichue vérité. Sauf peut-être dans les moments où il aurait fallu le faire, où il aurait fallu creuser, où les apparences s'étaient avérées trompeuses.

Son simple merci lui fit du bien, preuve peut-être qu'il avait encore une certaine importance dans sa vie . Il y décela une pointe d'émotion non maîtrisée, mais s'abstint de relever la chose et se contenta d'apprécier. Leurs relations n'avaient pas été de tout repos ces derniers temps, alors l'entendre dire un tel mot avait une signification particulière pour le bel italien. Il se promit de garder ce moment en tête, et de le garder à jamais dans son coeur.

Le sourire de Silvio s'évanouit doucement alors qu'elle ne faisait qu'acquiescer quand il lui demandait de faire attention à elle. Il se doutait bien que c'était peinte perdue avec elle, et pourtant la vision horrifique de la jeune femme baignant dans son propre sang lui revenait sans arrêt en tête. Non, il n'était pas prêt à encaisser une nouvelle perte, encore moins dans des circonstances aussi tragiques. Mais il savait bien que la belle italienne essayait de changer de sujet et c'est ce qu'elle fit. On aurait dit Ottavio quand Silvio lui parlait de Cierra, et qu'il essayait maladroitement de changer de conversation. Sauf qu'il était bien moins habile.

Mais il était partant pour une discussion plus légère. Cette image devait s'échapper de sa tête au plus vite et à l'évocation du neveu de Madda, elle s'évapora comme un bien mauvais souvenir tandis que le sicilien retrouvait le sourire. Voilà qu'elle lui demandait un conseil maintenant? C'était qu'il y avait du progrès, ou il se trompait? Intérieurement, il se réprima tout seul. Il avait tendance, en présence de Madda, à laisser ses idées vagabonder tellement elle lui manquait. Et le fait de la voir en face de lui n'arrangeait pas les choses.

    « Hum, je vois. Toujours aussi compétitive hein? Bon, laisse-moi réfléchir... »

Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette qui laissa tomber ses dernières cendres sur le sol et s'assura de garder la fumée un long moment dans ses poumons, le temps de s'accorder la réflexion.

    « Madame Contini me disait justement hier qu'elle avait eu une adorable portée de sa chienne. De mignons petits labradors. Crois-moi, tu ne peux que gagner le titre avec un cadeau pareil, mais je pense que les parents t'en voudront à jamais. »

A ce moment précis, une jeune femme en jupe courte attira son attention et lui lança un clin d'oeil éloquent. Il lui répondit par un sourire poli, avant de réaliser que c'était la nouvelle stagiaire qui travaillait dans l'agence d''assurance juste en face de sa boutique. Et qu'elle n'arrêtait décidément pas de lui faire du gringue. Il faudrait qu'il songe à se pencher sur ce problème. En attendant, il revint à Madda qui visiblement, n'avait pas l'air ravie de son comportement. Il maudit intérieurement ses habitudes de célibataire et attrapa une deuxième cigarette pour se calmer les nerfs.

    « Hum, bref... J'avoue que je suis moins calé en cadeau pour les petits mecs mais Sophia est dans sa période pâte à modeler. Et crois-moi, une fois qu'elle a ce truc entre les mains, elle oublie tout le reste. Même un nounours de quasiment un mètre haut, alors imagine! Donc l'expert penche pour cette idée cadeau. »

Il revit sa fille plonger les mains dans cette pâte étrange et en faire toutes sortes de formes qu'elle avait posées sur le moindre de ses meubles. Pour un peu, il se serait cru à la crèche et pourtant, il aurait tout donné pour vivre dans cette ambiance tous les jours. Mais voilà une semaine qu'elle était partie rejoindre sa mère en Allemagne et les quinze jours passés en sa présence avaient été trop courts.

    « Oh, elle va parfaitement bien. Elle a un sacré caractère mais je crois bien qu'elle a hérité ça de moi. Et en plus, elle est dans la fameuse période des Pourquoi? Et c'est assez fatiguant d'expliquer à une fillette de trois ans bientôt pourquoi le soleil brille plus souvent à Syracuse qu'à Berlin, crois-moi! »

Il repensa à la foule de questions qu'elle lui avait posé ces derniers temps. Pourquoi tu habites loin de maman? Pourquoi tu parles une autre langue? Pourquoi l'eau c'est bleu? Pourquoi le monsieur là-bas il est noir? Pourquoi tu as pas de femme, papa? A cet âge, on est bien plus malin qu'on ne le pense, et surtout un peu trop perspicace.

    « Si tu veux tout savoir, hier au téléphone, elle m'a demandé des nouvelles de zia Lena, tu trouves pas ça adorable? Je crois que tu lui as fait une forte impression. »

Mon dieu, pourquoi n'était-ce pas Madda la mère de son enfant?
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Maddalena Baldovini
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MessageSujet: Re: Et si l'on se rassurait? [Maddalena]   Et si l'on se rassurait? [Maddalena] EmptyJeu 11 Mar - 20:33

    « Madame Contini me disait justement hier qu'elle avait eu une adorable portée de sa chienne. De mignons petits labradors. Crois-moi, tu ne peux que gagner le titre avec un cadeau pareil, mais je pense que les parents t'en voudront à jamais. » Maddalena se mit à imaginer la tête de son frère si elle ramenait pareille "peluche" chez lui, et se mit à rire doucement. Non, ce n'était définitivement pas la bonne solution, sinon elle devrait s'attendre à recevoir des livres de cuisine (chose qu'elle détestait), ou des manuels sur comment élever son enfant (chose qu'elle détestait également) pour le restant de ses anniversaires. « Il finirait par me le refiler en pension, et vraiment, je n'ai pas le temps pour un animal de compagnie ces temps ci. Avoir un chien doit être encore pire qu'avoir un petit ami ! » Elle sourit. A ce moment là, une jeune femme plus loin se mit à faire un clin d'oeil à Silvio et Lena comprit instantanément qu'elle avait perdu son attention pour les prochaines minutes. Elle observa son manège en serrant quelque peu les dents. Elle finit par murmurer en soufflant la fumée de cigarette de ses poumons. « Au moins les chiens sont fidèles. »

    « Hum, bref... J'avoue que je suis moins calé en cadeau pour les petits mecs mais Sophia est dans sa période pâte à modeler. Et crois-moi, une fois qu'elle a ce truc entre les mains, elle oublie tout le reste. Même un nounours de quasiment un mètre haut, alors imagine! Donc l'expert penche pour cette idée cadeau. » Lena acquiesça, imaginant son neveu jouer avec les pâtes multicolores et en coller partout dans l'appartement blanc immaculé de son frère. Pâte à modeler sonnait moins comme un cadeau empoisonné, et cela ferait surement plaisir au petit garçon. « Bonne idée, merci. Je passerais surement au magasin pour en acheter plus tard. »

    Elle avait fini par aborder l'épineux sujet de sa fille. Lena se forçait toujours à demander de ses nouvelles, par politesse d'une part et ensuite parce qu'elle ne voulait pas en faire un tabou. Il y avait déjà assez de tensions entre eux pour qu'ils n'en rajoutent une de plus. Elle prit une autre cigarette dans son propre paquet, et comme toujours, masqua admirablement son malaise. Si elle ne pouvait le berner sur tous les sujets, elle savait qu'il se laissait avoir sur celui-ci. La preuve, il lui en parla le plus tranquillement du monde. « Oh, elle va parfaitement bien. Elle a un sacré caractère mais je crois bien qu'elle a hérité ça de moi. Et en plus, elle est dans la fameuse période des Pourquoi? Et c'est assez fatiguant d'expliquer à une fillette de trois ans bientôt pourquoi le soleil brille plus souvent à Syracuse qu'à Berlin, crois-moi! » Bientôt trois ans. Elle avait oublié que la petite était si âgée. Elle se souvenait parfaitement de la façon dont elle avait appris cela, il y a deux ans, pas longtemps après lui d'ailleurs.

    Madda était chez elle, à terminer un article, l'esprit préoccupé encore par sa dernière dispute avec le jeune homme. A cette époque, elle était trop en colère contre lui pour réussir à lui parler sans agressivité dans la voix. Il pouvait être patient mais il avait ses limites, et elle les dépassait souvent. Elle voulait aller s'excuser et était allé au bar de Ottavio, où elle pensait le trouver. Il avait juste dit que Silvio était parti en Allemagne. Elle n'avait pas comprit et avait du travailler son meilleur ami au corps pour qu'il crache ce qu'il savait. Abasourdie, elle n'avait pensé à rien d'autre qu'à faire le calcul dans sa tête. Un peu plus d'une année qu'ils n'étaient plus ensemble. Grossesse de 9 mois. Finalement, il n'avait pas eu du mal à s'en remettre. Il passait à autre chose avec une autre personne. C'était son tour. A partir de ce jour là, elle se décida à envoyer des essais d'articles à des journaux internationaux. Même si elle aimait Syracuse plus que tout, elle n'hésiterait pas. Si on lui proposait un poste ailleurs, elle partirait. Sans regrets. Elle aussi devait tourner la page.

    « Si tu veux tout savoir, hier au téléphone, elle m'a demandé des nouvelles de zia Lena, tu trouves pas ça adorable? Je crois que tu lui as fait une forte impression. » Silvio la sortit de ses pensées, et elle sourit en acquiesçant. Elle ne l'aurait pas imaginé un tel père de l'époque où ils étaient ensemble. Peut être pour la simple raison qu'elle ne s'imaginait pas mère et lui pas père sans elle. Finalement, c'était un rôle qui lui allait plutôt bien. Elle se souvint de la première fois qu'elle avait vu la petite, 3 semaines auparavant. Avant, quand elle venait, Lena s'arrangeait pour être en déplacement, en vacances, n'importe où mais pas à Syracuse. Elle n'avait jamais eu d'instinct maternel fort et n'éprouvait jamais l'envie de voir les enfants des autres. La jeune femme avait fait un effort cette année, et avait croisé à plusieurs reprise l'enfant dans le magasin de son père. Un peu raide au début, elle avait finit par se détendre, l'enfant ayant hérité du charme de son père. « J'espère pour toi qu'elle reviendra bientôt te rendre visite. »

    Sa deuxième cigarette s'était consumée à une vitesse fulgurante. Peut être parce que, plus tendue, elle avait avalé les bouffée de nicotine comme un substitut d'oxygène. Elle écrasa le mégot tranquillement et consulta sa montre. Son temps de pause matinale touchait à sa fin et il fallait qu'elle se dirige vers les bureaux de son journal si elle ne voulait pas arriver en retard ce matin. Elle leva les yeux vers lui. « Je vais devoir te laisser Silvio. Mon patron doit m'attendre, je dois donner mon article au maquettiste. » Elle se leva ensuite, posant sa veste sur son bras, le soleil réchauffait déjà suffisamment pour qu'elle n'éprouve pas le besoin de couvrir ses épaules nues.
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Silvio Gagliardi

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MessageSujet: Re: Et si l'on se rassurait? [Maddalena]   Et si l'on se rassurait? [Maddalena] EmptyDim 14 Mar - 21:38

Autre chose caractéristique chez la jeune femme, son penchant pour la répartie qui faisait... mal. Elle eut beau ne faire que murmurer sa remarque, elle l'avait fait suffisamment fort pour que Silvio l'entende. Une pointe lui transperça brièvement le coeur tandis qu'une nouvelle fois, il passa pour un Don Juan infidèle. C'était désormais l'image qu'elle avait de lui, un pauvre type incapable de réfréner ses ardeurs et qui allaient copuler dans tous les coins de la ville, même quand il était en couple. Et tout ce qu'il pouvait dire pour sa défense ne pourrait rien y faire, les apparences étaient contre lui. Comme pour coller mieux au personnage, il avait repris cette vie libertine sans essayer de la convaincre qu'elle se trompait, qu'il valait mieux que ça. Il l'avait déjà assez déçue comme ça, sans même avoir rien fait, alors il ne voulait plus remuer le couteau dans la plaie. Et pour la première fois de sa vie, il se laissait faire, cette sale étiquette le grattant dans le dos comme si elle était attachée à ses vêtements. Et il se taisait, mal à l'aise après cette pique d'agressivité.

La conversation s'écoula tranquillement tandis qu'il essayait de rattraper sa déviance qui avait à peine duré cinq secondes et bien que ce soit elle qui avait lancé le sujet de sa fille, Madda restait étrangement silencieuse à ce propos. Il parlait pour deux, comme si de rien n'était. Pourtant, il n'était pas dupe. Elle avait enchaîné une deuxième cigarette comme si c'était naturel, mais il la connaissait suffisamment pour savoir que ça n'était pas dans ses habitudes. Elle masquait sans doute une gêne et Silvio pouvait bien le comprendre. Il s'était retrouvé rapidement père après leur rupture et ça faisait vraiment très salaud, il le savait. Sauf que ça n'avait pas été dans ses plans, en vérité. Il avait songé à écrire une lettre à ces représentants de préservatifs qui se vantaient de l'efficacité de leur produit alors que ... soit.

Parler de Sophia n'était plus aussi douloureux qu'avant, étant donné qu'il la voyait de plus en plus souvent et que la distance s'amenuisait entre eux. Mais parler de sa fille devant la femme qui avait le plus compté sans sa vie, et qui n'était même pas la mère, c'était difficile. Mais après tout, il évitait soigneusement d'en parler d'habitude pour éviter ce genre de situation. C'était Madda qui avait lancé la conversation et qui la fermait avec une phrase banale.

    « Je l'espère aussi. »

Il préféra ne pas insister, voyant que Madda écrasait déjà son mégot alors que lui même n'en avait pas fini avec sa cigarette entamée un peu plus tôt. Elle semblait s'être refermée et en la voyant regarder sa montre, Silvio sentit qu'elle allait s'enfuir, comme toujours. Leurs conversations devenaient de plus en plus courtes au fil du temps, à son grand regret. Pourtant, comment la retenir? Comment lui prouver qu'il n'était pas celui qu'elle pensait? Trop d'années s'étaient écoulées, trop de temps durant lequel elle s'était forgée l'image d'un salaud de casanova, un infidèle qui ne la méritait pas. Il ne pouvait plus rien y faire.

Pourtant ce jour-là, il ne put accepter de la voir partir comme ça. Son cauchemar l'avait mis dans une humeur tellement particulière que la voir s'échapper était au dessus de ses forces. Machinalement, sans contrôler quoi que ce soit, il attrapa son poignet délicatement pour le retenir.

    « Attends. »

Erreur, sans nul doute. Il ne se souvenait plus de la dernière fois qu'il avait touché Madda tant elle évitait tout contact avec lui. Il respectait cette distance sans problème et voilà qu'aujourd'hui, il enfreignait la règle impunément. La chaleur de sa peau contre la paume de sa main lui rappela quelques moments de plaisir tandis qu'il la fixait sans dire un seul mot. Il aurait pourtant pu lui dire tellement de choses. Je suis désolé. Tu me manques. Pourquoi tu pars comme ça? Pourquoi tu me laisses tout seul? Pourquoi, à chaque fois que je te vois, j'ai mal là, là et là? Rien ne sut sortir de sa bouche tant son regard le transperça.

    « Madda... »

Rien de plus. Il se sentait ridicule, et pourtant cet instant aurait pu durer une éternité. Lui, Silvio, celui qui avait la réputation d'être maître de bons mots, se retrouvait démunie parce qu'elle était la seule à lui faire cet effet-là.

    « Je n'ai rien fait. Ce jour-là, je n'ai rien fait. Et pire, depuis, je n'ai rien fait pour toi, pour nous. »

Quel imbécile. Il s'était promis de ne plus en parler avec elle ,tant c'était peine perdue, tant elle en avait souffert. Il s'était promis que l'image du méchant lui collerait à la peau et qu'il ne ferait rien pour y changer. Et voilà qu'il avait ouvert sa grande bouche.

    « Je ne te demande pas de me pardonner. Je te demande juste de me croire quand je te dis combien je suis désolé. »
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Maddalena Baldovini
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MessageSujet: Re: Et si l'on se rassurait? [Maddalena]   Et si l'on se rassurait? [Maddalena] EmptyDim 14 Mar - 22:30

    « Attends. » Le regard de Maddalena s'était posé instinctivement sur la main de Silvio sur la sienne. Elle gardait toujours ses distances d'ordinaire, ne lui laissant que peu l'occasion de l'approcher. Elle ne voulait pas que les souvenirs lui reviennent encore, le voir était suffisant. « Madda... » S'amusait il à la torturer ? Elle avait oublié pourquoi rester avec lui plus de quelques minutes était difficile. Ce n'était pas que la nostalgie qui l'étouffait, il restait tout de même une grande part de colère. Comment osait il se comporter ainsi avec elle après toutes les erreurs qu'il avait commises ? C'était dans ce genre de moment que la jeune femme rêvait simplement de quitter Syracuse pour aller habiter loin de son passé. « Qu'y a-t-il Silvio ? Je suis pressée... » Elle le fixait, aphone, cela ne lui arrivait pourtant pas souvent. Même quand il avait tord, il avait toujours quelque chose à dire. D'un signe de tête, elle l'encouragea à poursuivre.

    « Je n'ai rien fait. Ce jour-là, je n'ai rien fait. Et pire, depuis, je n'ai rien fait pour toi, pour nous. » Elle soupira. Son éternel refrain. Lena serra les dents devant le culot dont il faisait preuve. Qu'il la trompe avait déjà été une chose, qu'il la prenne pour une idiote en était une autre. Une femme nue dans ses draps dérangés ne présageait pas autre chose que ce qu'elle avait conclu seule, qu'importe ses excuses. « Ça suffit. » La voix de la jeune femme avait retenti, sèche. Elle avait peu dormi cette nuit là, et n'était vraiment pas prête pour ce genre de conversations. Elle n'en voulait pas du tout d'ailleurs. Ce qui était fait, était fait, et cela faisait surtout des années qu'elle entendait de temps en temps son excuse bidon. « Je ne te demande pas de me pardonner. Je te demande juste de me croire quand je te dis combien je suis désolé. » Maddalena soupira.

    « Qu'est ce que ça change ? » La jeune femme passa son sac sur son épaule. « Non vraiment, je te pose la question : Qu'est ce que ça change que tu sois désolé ? » Elle soupira, en décidant finalement de se rassoir en face de lui, ses prunelles brunes bien enfoncé dans son regard à lui. « Peut être que dire cette formule toute faite te fait penser que tu n'es pas un salop fini, que tu as un minimum de cœur et que tu regrettes tes erreurs passé. Que tu es désolé comme tu dis. Bien. Parfait ! Mais qu'est ce que ça peut bien me foutre à moi que tu sois désolé ? » Elle s'arrêta de parler quelques secondes, inspirant pour se calmer. « Silvio ça change rien que tu sois désolé. Au final, ça fait mal quand même. »

    Finalement, elle sortit un billet de son porte feuille, le posa près du cendrier et se leva de sa chaise. Elle n'avait plus envie de rester ici, de le voir encore. Comment pouvait elle le chasser de ses pensées s'il venait constamment la hanter à chacun de ses pas ? Devant l'expression de son visage, elle s'arrêta pour ajouter. « Et il n'y a rien à pardonner ou à regretter de toute façon. Les choses se sont déroulées comme elles devaient le faire. Tu étais fait pour être le père de cette petite fille, et tu ne l'aurais pas été avec moi. Il n'y a rien à regretter en Sophia, et ce sont tes erreurs qui t'ont mené là où tu te trouves aujourd'hui. Vu l'enfant que tu as, tu aurais pu tomber plus bas, non ? » Lena alluma une dernière cigarette, la troisième, un véritable record, et s'éloigna de la table sans un réel au revoir.

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Silvio Gagliardi

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MessageSujet: Re: Et si l'on se rassurait? [Maddalena]   Et si l'on se rassurait? [Maddalena] EmptyDim 14 Mar - 23:11

Il avait su qu'il avait commis l'irréparable, dès le moment où les mots s'étaient précipités hors de la barrière infranchissable de ses lèvres. Il avait beau se faire violence, c'était plus fort que lui et voilà que maintenant, il lisait en elle sa colère qui montait. Ca commença par un soupir, puis une exclamation sèche pour le faire arrêter de parler. Un avertissement pour qu'il fasse demi-tour, qu'il s'arrête avant qu'il ne soit trop tard. Et pourtant, il continua à parler, sans même essayer de faire original, juste tenter de montrer combien il était sincère.

Il se maudit quand il vit son regard brun encore plus sombre que d'habitude. Elle se rassit, peut-être était-ce la seule chose qu'il avait réussi à faire de bien, la faire un peu plus rester. Et vint le discours d'une femme blessée, en colère, un discours qu'il connaissait pourtant un peu trop bien et qui faisait toujours aussi mal. Elle avait le droit d'être furieuse, de le lui dire et malgré tout, une voix au fond de lui ne pouvait pas le tolérer. Sa seule erreur avait été de la laisser partir alors qu'il était fou d'elle et elle lui en attribuait tant d'autres qu'il n'avait même pas commises. Les vérités qu'elle croyait être comme telles tombèrent comme des couperets tandis que Silvio se taisait simplement, encaissait du mieux qu'il pouvait alors qu'au fond de lui, la voix de la justice grondait. Il ne pouvait plus faire semblant d'être cet homme qui l'avait trompé, il ne supportait plus d'avoir le mauvais rôle et voilà qu'il ne savait rien lui dire, alors qu'elle dérivait sur sa paternité. Mon dieu, qu'il aimait sa fille et pourtant, à chaque fois qu'il la regardait, il voyait en elle la fille qu'il n'aurait jamais avec Madda.

Elle partit, et peut-être était-ce mieux ainsi. Mais elle avait comme réveiller en lui quelque chose qui dormait depuis trop longtemps, qui n'en pouvait plus de rester impassible. Il jeta un oeil à Ottavio, qui suffit à lui donner suffisamment de force, puis partit à ses trousses et se posta devant elle, l'oeil déterminée. Avec ses talons, elle était presque à sa hauteur et il n'eut aucunement l'impression de la surplomber.

    « Non. Tu ne peux pas dire que ça ne change rien. Tu n'as pas le droit de croire que tu es la seule à souffrir de tout ça. »

Après la faute qu'il avait commise il y avait de ça moins de cinq minutes, il aurait mieux fait de se taire. Mais il était trop tard, la marche arrière n'était pas quelque chose de possible avec le temps et il l'avait bien appris à ses dépends. Au point où il en était après tout, il ne pouvait que continuer sur sa lancée. Les non-dits n'étaient pas des choses positives.

    « Tu ne crois pas que ça change beaucoup de choses, que je sois désolé? Alors dis toi bien, si j'étais ce foutu salaud que tu aimes décrire, tu ne crois pas qu'après cinq ans sans toi, j'aurais tourné la page et que j'aurais mieux à faire que de chercher à bein me faire à tes yeux? Ca ne te vient pas à l'esprit? »

Il ne criait pas, mais son ton était plus emporté, plus vif. La passion pouvait se lire dans ses yeux, comme s'il était en train d'extérioriser quelque chose qui le hantait depuis des années. Il n'était pas en colère contre elle, mais plutôt contre la vie et les obstacles qu'elle vous posait en travers de la route.

    « Ma seule erreur, c'est de t'avoir laissé filer. De ne pas avoir eu assez de forces pour te convaincre que j'avais su rester fidèle, alors que c'était la vérité. Et effectivement, voilà où j'en suis maintenant. J'ai une fille avec une femme que je n'aime pas. J'ai une fille qui ne te ressemble même pas, et c'est sans doute ça le grand drame. »

Il s'arrêta. Il semblait que le couteau était suffisamment enfoncé maintenant, il s'en rendit compte à cet instant. Sa franchise avait sans doute dépasser les bornes, mais que pouvait-il y faire désormais? Cette femme qui se tenait devant lui, il avait cru que c'était la bonne et la voyait s'évaporer si loin de lui que s'en était une torture. Et ça faisait bien trop longtemps que ça durait.
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Maddalena Baldovini
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MessageSujet: Re: Et si l'on se rassurait? [Maddalena]   Et si l'on se rassurait? [Maddalena] EmptyLun 15 Mar - 23:30

    Expirant le tabac longuement, elle avançait d'un pas rapide, focalisée sur sa destination. Lena allait comme tous les jours travailler des heures, se plonger dans un article et ne plus en ressortir avant un moment. Et oublier Silvio. C'était sans compter sur son étrange persévérance de la journée. Lui qui avait laissé tombé les explications depuis des années se montrait brusquement très insistant. Il se posta de nouveau en face d'elle, à sa hauteur, et planta ses pupilles bleues glaciales dans son regard, ne comptant pas la laisser filer cette fois. « Non. Tu ne peux pas dire que ça ne change rien. Tu n'as pas le droit de croire que tu es la seule à souffrir de tout ça. » Qu'il souffre lui faisait vraiment une belle jambe. Tant mieux s'il souffrait un peu ! Si elle avait encore le pouvoir de faire ça ? Après tout, c'était sa décision à lui de coucher avec une autre. S'il n'avait pas eu envie de souffrir, il savait ce qu'il aurait du faire. « Je n'ai pas le temps... » Lena tenta une nouvelle fois de se dégager, mais il posa de nouveau sa main fermement sur son bras pour terminer sa tirade.

    « Tu ne crois pas que ça change beaucoup de choses, que je sois désolé? Alors dis toi bien, si j'étais ce foutu salaud que tu aimes décrire, tu ne crois pas qu'après cinq ans sans toi, j'aurais tourné la page et que j'aurais mieux à faire que de chercher à bien me faire à tes yeux? Ça ne te vient pas à l'esprit? » Elle le fixa, sidérée de son culot, et n'ayant absolument pas l'envie de réfléchir et d'imaginer les raisons qui faisaient qu'il n'avait pas eu de petite amie fixe depuis elle et qu'il essayait de maintenir un lien entre eux. Elle les connaissait déjà. « Que veux tu Silvio ? Faire de moi l'une de tes nombreuses conquêtes d'une nuit ? Etre capable de me récupérer malgré tout ? Profiter d'une nuit sans avoir à être fidèle ? C'est vrai que ce serait tellement facile ! Après tout, je te connais bien, en 5 ans tes habitudes au lit n'ont pas du tant changer que ça ! » Lena savait très bien qu'elle faisait fausse route, mais elle n'avait pas envie d'ouvrir les yeux maintenant, et de se poser des questions sur son passé. Elle préférait persister dans son erreur que de se préoccuper des intentions ou sentiment d'un garçon qui lui avait fait tant de mal.

    « Ma seule erreur, c'est de t'avoir laissé filer. De ne pas avoir eu assez de forces pour te convaincre que j'avais su rester fidèle, alors que c'était la vérité. Et effectivement, voilà où j'en suis maintenant. J'ai une fille avec une femme que je n'aime pas. J'ai une fille qui ne te ressemble même pas, et c'est sans doute ça le grand drame. » Il criait presque, sans doute l'avait elle poussé à bout, Lena en avait conscience. Son but, depuis des années était de lui faire au moins un peu mal, pour qu'elle ne soit pas la seule à souffrir de sa présence. Avait elle était trop loin pour qu'aujourd'hui il réagisse bien plus que d'ordinaire ? Elle n'en savait rien. Tout ce qu'elle savait, c'est que désormais, aucun mot ne lui venait. Que répondre à celui que l'on avait longtemps considéré comme l'homme de sa vie lorsqu'il vous soutient encore et toujours depuis des années que l'erreur n'était qu'un malentendu et que ses seules erreurs ont été commise après que vous l'ayez quitté ?

    Lena ne savait si c'était le manque de sommeil, la pression du journal, lui ou n'importe quoi d'autre, mais elle sentit la boule dans son ventre remonter dangereusement vers ses pupilles, et avant qu'elle n'ait pu esquisser le moindre geste pour les cacher, des larmes se mirent à couler sur ses joues. Silvio avait du la voir pleurer quelque chose comme deux fois dans sa vie, la première lorsqu'elle s'était cogné méchamment la jambes dans son magasin de jouet, et la seconde, quand, de rage, elle lui avait collé une gifle en sortant en courant de sa chambre où était allongée une femme nue. Pourtant sur sa joue, des larmes salées dégoulinait, jusqu'à ce qu'elle se décide brusquement à porter sa main à son visage pour les cacher et murmure précipitamment. « Faut que j'y aille.»
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Silvio Gagliardi

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MessageSujet: Re: Et si l'on se rassurait? [Maddalena]   Et si l'on se rassurait? [Maddalena] EmptyMar 16 Mar - 0:37

Elle n'avait pas le temps? Et alors? Il fallait bien qu'elle le prenne, une bonne fois pour toute. Depuis des années, ils s'évitaient et se contentaient de discussions bateaux pour maintenir un minimum de lien, sans jamais entrer dans le vif du sujet, celui qui les faisaient tous les deux souffrir. Il ne la laisserait pas se défiler cette fois, alors qu'il avait enfin osé se lancer à corps perdus. Il y aurait des dégats, il en était conscient mais tant pis, il était prêt à prendre ce risque, là, maintenant. Il al retint à nouveau, fermement mais avec un geste empreint d'une douceur non-retenue. Madda. Elle lui avait appartenu durant un temps trop court et il avait laissé filer sa chance comme un imbécile. Si seulement il s'était accroché! Mais non, il s'était lâchement retranché dans une vie de débauche comme si ses conquêtes avaient pu avoir le pouvoir de lui faire oublier sa peine. Quel idiot il avait pu être! Et aujourd'hui, les mots s'échappaient sans retenue tandis qu'il tentait le tout pour le tout, fixant les yeux sombres de celle qu'il lui fallait reconquérir. Mais si c'était trop tard?

Elle se trompait. Non, il ne voulait pas qu'elle devienne une fille d'un soir. C'était totalement hors du contexte, il refusait de n'avoir accès à son corps qu'une seule nuit, puis d'essayer de tourner la page. Ca serait pire que mieux. Elle le savait, il le savait, mais elle ne cherchait pas à comprendre de peur de se brûler à nouveau les ailes. Il la comprenait mais il ne pouvait pas la laisser faire. Elle parlait de facilité, mais elle refusait de voir combien tout cela lui était difficile.

Et puis, un silence. Il avait dit ce qu'il avait à dire, même si d'autres mots lui brûlaient les lèvres. Le principal était dit, que rajouter de plus? Il s'attendait à une réplique cinglante dont elle avait le secret, il s'attendait à ce qu'elle le plante royalement tandis qu'il se maudirait une fois de plus de n'avoir pas su y faire. Mais il ne s'attendait certainement pas à ce qu'elle se taise comme ça. Ce silence était lourd de sens, et son regard à lui réclamait une réponse, une réaction, un quelque chose. Mais voilà, la réaction fut plus qu'inattendue.

Silvio détestait voir les femmes pleurer. La souffrance qui en émanait lui faisait toujours du mal. Pourtant, il était conscient qu'il en avait couler, des larmes. Il avait brisé quelques coeurs, et n'en était pas très fier d'ailleurs. Il avait vu sa fille pleurer à cause d'un bobo, mais c'était autre chose et ça passait si vite. Mais Madda, oh Madda... La dernière fois qu'il l'avait vue dans cet état, elle venait de découvrir la scène du crime dont il n'était même pas coupable. Et maintenant, il ne savait vraiment pas quoi faire. Chaque larme qui coulait le long de sa joue lui fendait le coeur en un morceau différent, et il ne savait comment réagir.

    « Madda... »

En quoi dire son prénom changerait quoi que ce soit? En rien. Il comblait le vide, histoire de ne pas avoir l'air idiot et pourtant, c'était le cas. Il aurait pu la prendre dans ses bras, la réconforter mais à quoi bon? C'était lui la cause de tout ça non? Il n'avait qu'à se blâmer lui même pour les dégats collatéraux de son comportement. Il posa une main derrière sa nuque malgré tout, conscient qu'elle risquait de le repousser. Il essayait de capter son regard mais il se faisait fuyant, et il comprenait bien pourquoi. Voilà ce dont il était capable, avec ses mots imbéciles.

    « Je ne voulais pas... Mais je ne peux plus faire semblant que tu ne me manques pas. »

Ca n'était sûrement pas ça qui ferait avancer les choses, il le savait bien. Et pourtant, qu'est-ce qu'il pouvait faire? Il se sentait tellement démuni qu'à côté, ses ennuis avec la mafia, c'était du gateau.

    « S'il te plait, arrête. J'ai besoin que tu sois forte. »

C'était vrai. Il n'arrivait plus à être fort pour deux sur ce coup-là.

    « Sois la Madda que j'ai toujours connu. Même si ça veut dire qu'il faut que je m'écarte, que je parte loin, je le ferais. Mais s'il te plait, arrête de pleurer. »

Qu'est-ce qui lui prenait? C'était une promesse qu'il savait qu'il n'aurait pas pu tenir. Mais pourtant, il était prêt à tout pour arrêter ses larmes.
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Maddalena Baldovini
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MessageSujet: Re: Et si l'on se rassurait? [Maddalena]   Et si l'on se rassurait? [Maddalena] EmptyMar 16 Mar - 1:19

    « Madda... » Elle retint un hoquet alors qu'il passait sa main derrière sa nuque. Elle l'aurait bien repoussé mais elle n'osait pas bouger de peur de perdre sa concentration et de laisser s'échapper quelques sanglots dont elle aurait eu honte. Au moins avait elle la force de pleurer en silence, l'inverse aurait été insupportable. Elle ferma les yeux, essayant de se calmer, peu habituée aux débordements d'émotions. Elle qui s'était promis de ne plus pleurer pour un pareil idiot, elle se retrouvait à pleurer devant lui qui plus est. « Je ne voulais pas... Mais je ne peux plus faire semblant que tu ne me manques pas. » Elle n'ajouta rien, et il se tût pendant un moment. Peu à peu, les larmes commençaient à se tarir, et Lena avait hâte qu'elles cessent enfin.

    « S'il te plait, arrête. J'ai besoin que tu sois forte. » Elle sera les dents et se mit à le maudire. Quel idiot encore, de réclamer quelque chose de sa part alors qu'il était la seule cause de sa faiblesse de l'instant. Il n'avait plus rien à lui demander désormais, et surtout pas des choses qu'elle ne contrôlait absolument pas. Sa remarque lui donnait qui plus est l'impression d'être encore plus bête qu'elle le pensait, et son désir de partir vite n'en fut qu'accru. « Sois la Madda que j'ai toujours connu. Même si ça veut dire qu'il faut que je m'écarte, que je parte loin, je le ferais. Mais s'il te plait, arrête de pleurer. » Idiot. Idiot. Idiot. Il n'avait rien trouvé de mieux pour s'enfoncer. " Être la Madda qu'il avait toujours connu ". Se rendait il compte de l'énormité qu'il venait de sortir ? La fille qu'il avait toujours connu n'était plus là depuis un moment. A considéré qu'elle avait un jour existé en dehors de leur bulle et de son imagination.

    Malgré les années de relation qu'ils avaient partagé, et le fait qu'il la connaissait plutôt bien, ils n'étaient jamais allé au fond des choses. Il s'était arrêté à la façade de fille sûre d'elle. Elle ne l'avait jamais autorisé à aller plus loin, à parler de son père ou de n'importe quelle partie de son passé,et il ne l'avait au final jamais connu très vulnérable. Même quand il lui avait parlé de sa mère, de sa relation conflictuelle avec son père, aucun mot n'était sorti de sa bouche pour lui confier des bribes de son passé. La vérité était qu'il n'avait pendant ses longes années que connue la face d'elle qu'elle acceptait de lui montrer à lui, et au monde entier. De toute évidence, la fille qui pleurnichait devant lui bêtement, il n'avait pas envie de la voir.

    Reprenant le dessus finalement sur ses émotions après quelques minutes, elle passa le dos de sa main sur ses yeux pour essuyer les dernières traces d'eau salée. Elle planta ses pupilles noires dans celles de Silvio, retira la main chaude qui reposait sur sa nuque et ajouta. « La Madda que tu cherches et que tu as envie de retrouver, ça fait longtemps qu'elle n'existe plus. » Elle fit finalement et définitivement demi tour, le laissant là, près du café, pendant qu'elle marchait d'un pas rapide vers son lieu de travail.
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Silvio Gagliardi

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MessageSujet: Re: Et si l'on se rassurait? [Maddalena]   Et si l'on se rassurait? [Maddalena] EmptyMar 16 Mar - 1:24

Topic clos, je pense.
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