Della crudeltà e pietà
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 Quelques contusions et une rencontre à la clé

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Anton Cipriani
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Anton Cipriani


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MessageSujet: Quelques contusions et une rencontre à la clé   Quelques contusions et une rencontre à la clé EmptyMar 2 Mar - 0:23

=> Voir les présentations de Cierra & Anton pour les deux posts précédents. =)


Par une chaude journée d'été...
.


Je regardai autour de moi, plusieurs personnes s’étaient arrêtés, observant la scène avec mépris. Un sourire plus grand se dessina sur mes lèvres. Quelle bande d’idiots ! Comme si leurs regards méfiants et leurs paroles médisantes pouvaient m’atteindre. J’étais au dessus de ça. Ils savaient tous qui j’étais, d’où je venais et ce que je faisais. Et bien entendu le fait de renverser une jeune femme venait allonger la liste des choses pour lesquelles les trois quarts des habitants ne supportaient pas les Cipriani. Je me relevai, affichant clairement un air provocateur, avant d’effectuer une révérence et ce plusieurs fois d’affilées devant les spectateurs.

« Allons, merci. Merci… Je referai une représentation plus tard si vous le souhaitez. » Dis-je d’une voix forte. « Mais pas de photos s’il vous plait, soyez indulgents, cette jolie blonde n’est pas à son avantage » ajoutai-je avant de retourner auprès de cette dernière.

« Pas de contestation, je vous embarque. » dis-je en l’empoignant fermement. Elle n’avait pas l’air d’être fracassé en deux, plutôt sous le choc. Je ne su pas si elle était surprise ou quoi que se soit alors que je la maintenais pour la déposer sur le siège passager, je n’étais focalisé que sur ses mains autour de mon cou, et bizarrement rien d’autre. Je ne croisai même pas son regard, l’ignorant royalement. Après tout, j’allai devoir faire un détour par l’hôpital public juste pour elle. Hors de question de l’amener voir Criniti.

« Essayez de marcher droit la prochaine fois et de pas foncer droit sur mes enjoliveurs flambants neufs, se serait un grand bonheur pour ma caisse… » Annonçai-je sans vergogne alors que le moteur vrombissait. Heureusement pour elle, l’établissement n’était pas loin, je l’aurai renvoyé à pied sinon. J’avais du boulot moi, pas de temps à perdre. Même pour une fille aussi jolie qu’elle. Peut être même trop jolie, trop lisse. Pas assez de piquant. Bizarre. Pourquoi perdais-je mon temps alors qu’en temps normal, j’aurai dégainé mon portable et appeler du renfort ? Je l’observai à la dérobée alors que son visage était crispé par la douleur. Un rire m’échappa.

« Faites pas cette tête, votre bras ne se détachera pas je vous rassure… » Plaisantai-je alors que je me garai enfin sur une place handicapé devant les portes coulissantes des urgences.


Dernière édition par Anton Cipriani le Ven 5 Mar - 0:11, édité 1 fois
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Cierra Loconte
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MessageSujet: Re: Quelques contusions et une rencontre à la clé   Quelques contusions et une rencontre à la clé EmptyMar 2 Mar - 22:25

Des étoiles. C’est tout ce dont elle voyait assise sur le bitume. Elle n’avait aucune volonté de se lever. Sans doute derrière cette flegme subite se dissimulait entre autre la douleur lancinante qui allait bientôt arriver, l’adrénaline de la peur qui l’avait saisi à rebours. Elle ferma les yeux quelques instants, insensible au monde qui continuait de tourner dans un carrousel endiablé et bien trop rapide pour elle. Etait-elle morte ? Et ces yeux qui inondaient son champs d’horizon, ces traits fins et délicats qui contrastaient avec l’acier du bleu azur et mature. Elle était perdue. Elle voulut prendre une profonde inspiration pour tenter de trouver la force en elle qui lui permettait de se lever. Mais c’est à ce moment précis que la douleur se manifesta finalement. Les larmes lui montèrent immédiatement aux yeux. La renvoyant dans un passé peu glorieux et qu’elle avait pourtant fui.

Elle n’eut toutefois pas le temps de pousser plus loin son approfondissement qu’elle se sentie soulevée de terre. Elle ne réfléchit pas et mit ses mains autour de son cou. En temps normal, elle aurait été gênée de cette proximité, de sentir les mains d’un inconnu la tenir fermement contre lui, de sentir le cœur et la chaleur de ce même individu irradier contre son corps meurtri à travers les tissus légers qu’ils portaient l’un et l’autre. Mais malgré la douleur – qu’elle avait appris à subir – elle se sentait étrangement bien même si tout son être tremblait. Le contre coup ou … ?

Elle écouta d’une oreille distraite les propos de cet inconnu mais tout était trop flou, tout tournait trop. Et une douleur fulgurante irradia du creux de son ventre se propageant en vagues lancinantes, paralysant chacun de ses membres, la rendant aveugle. Cette fois-ci, elle savait qu’elle tremblait de douleur et l’eau salée qui tombait lentement le long de ses joues étaient la marque silencieuse de la souffrance qui la torturait. Puis plus rien.

(…)

Combien de temps avait-elle été dans les vappes ? Quelques secondes ? Quelques minutes ? Une heure ? Elle l’ignorait. Le soleil inondait encore la chambre d’hôpital dans laquelle elle se trouvait. Le rideau sur la droite était tiré mais elle entendait une respiration ardue derrière et des propos murmurés. Un autre patient sans doute. Cierra se redressa tentant de retrouver le fil des évènements. Elle grimaça d’appréhension face à la douleur mais étrangement, elle ne vint pas. Surprise, elle suivit des yeux puis des mains la perfusion à laquelle elle était reliée. Elle observait l’endroit de sa perfusion. Ils avaient réussi à trouver une veine parmi toutes ses vilaines blessures ?

Elle redressa la tête lorsqu’une longue silhouette entra dans son champ périphérique et immédiatement elle reconnut l’automobiliste qui était la cause de sa présence en ces murs honnis. Elle papillonna des yeux aveuglée par la lumière du soleil qui l’auréolait aveuglément. Une fois qu’elle se fut habituée, elle lui sourit doucement. « Merci de m’avoir amené. » C’était un peu de sa faute si elle était dans cet état mais les reproches n’étaient pas dans son caractère. Elle se racla la gorge indisposée du ton croasseux de sa voix. Le contrecoup. Elle ne se connaissait que trop bien. A force de parler, elle redeviendrait normale. « Qu’est ce qu’il s’est passé ? »
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MessageSujet: Re: Quelques contusions et une rencontre à la clé   Quelques contusions et une rencontre à la clé EmptyVen 5 Mar - 0:10

« Il va falloir faire plus attention à votre femme, monsieur… » Le ton était empreint de mépris et je me retenais pour mettre mon poing dans la face de ce nouveau médecin totalement incompétent qui n’y connaissait rien. Genre je l’avais percuté de plein fouet exprès ! Cela ne m’amusait guère d’être dans cet hôpital de malheur. Tout se savait ici et les secrets n’étaient pas le fort des médecins, et ce malgré leur sacré serment.

« Je ne connais même pas son prénom… Elle n’est…
-J’ai autre chose à vous dire sur votre femme. » Ajouta t-il en me coupant la parole. Etait-il bouché ? Ou simplement con ? Je soupirai négligemment en reprenant mes esprits, à quoi cela me servirait-il de m’énerver pour un homme sans intelligence et qui se croyait supérieur tout simplement parce qu’il avait un diplôme de chirurgien ou je ne sais quoi. Je l’écoutai poliment et mes yeux s’écarquillèrent légèrement lorsqu’il finit sa phrase. Ah. Et alors ? Enfin, plutôt mince. Là, j’étais dans la merde s’il était arrivé quoi que se soit. Pourquoi les emmerdes m’aimaient t-elles autant ?

(…)

Anton passa la porte de la chambre avec douceur, essayant de faire le moins de bruit possible. Il se sentait assez mal à présent. Et lorsqu’elle lui sourit, Anton ne pu s’empêcher de lui retourner son sourire. Elle semblait l’avoir reconnu. Il se contenta d’un signe de tête lorsqu’elle le remercia et il prit place près du lit sur une chaise. Bizarrement, Anton ne se sentait plus de l’abandonner là pour vaquer à ses occupations.

(…)

« Ce qu’il s’est passé ? » répétai-je inutilement. La chance n’était pas de mon côté aujourd’hui. « Je crois que vous avez un peu trop apprécié la carrosserie de ma voiture. » dis-je, totalement ironique. L’humour n’était jamais de trop, surtout quand j’étais totalement en tort et qu’il était hors de question que je l’avoue.

C’est ce moment que choisit l’imbécile de médecin pour rentrer, m’adressant un regard plein de reproches. Mieux valait pour lui qu’il fasse attention à ses fesses, le feu n’allait pas tarder à prendre s’il continuait ainsi. Il s’approcha du lit de la patiente et consulta ses notes avant de plonger son regard dans celui de l’inconnue.

edit ; j'essaye divers styles d'écritures, dis moi si ça te perturbe. Je m'adapterai. Wink
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MessageSujet: Re: Quelques contusions et une rencontre à la clé   Quelques contusions et une rencontre à la clé EmptySam 6 Mar - 22:58

du tout.

Elle détestait cette odeur. Et pourtant, elle y trouvait un certain réconfort, une sécurité. Quelle incongruité que de se sentir en sécurité dans un lieu de mort et de douleur. Un lieu que tout être vivant en bonne santé ne viendrait côtoyer pour rien au monde. Peut être était-ce en raison de cette blancheur immaculée autour d’elle qui l’enfermait dans un cocon inconnu. Peut être était-ce les odeurs aseptisés, loin de la pollution et des odeurs à l’origine inconnue. Peut être était-ce la silhouette de celui qui avait été la cause de sa venue. Peut être était-ce l’azur de ses yeux dont elle se sentait bien incapable de se détacher.

« Désolée. J’aurai dû faire plus attention en traversant. » Elle ne se souvenait plus des circonstances de l’accident. Elle sortait du café. Elle ignorait si elle avait fait attention autour d’elle. Regarder à droite et à gauche avant de traverser, comme le lui avait inculqué sa mère. Cierra se redressa quelque peu dans son lit et grimaça sous le coup de la douleur. Son ventre la faisait atrocement souffrir mais n’était rien en comparaison de la douleur lancinante à son épaule. Elle avait réellement du mal à se détacher de son interlocuteur et ignorait toujours son nom. Heureusement, le médecin en pénétrant dans les lieux rompit le charme installé.

Semblable à elle-même, elle l’accueillit d’un sourire chaleureux, dissimulant le malaise qu’elle sentait chez lui tandis qu’il jetait des regards noirs et fuyants à l’égard du jeune homme. Il avait vu les radios. Il avait vu les fractures anciennes. Il avait vu les bleus qui dissimulaient mal les cicatrices passées. « Vous avez eu beaucoup de chance, Madame. Vous n’avez aucune fracture cette fois-ci. Toutefois, vous feriez mieux de faire davantage attention à vous et prendre soin. Je n’ai pas envie de vous revoir de sitôt. » Elle se contenta d’approuver de la tête, dissimulant la gêne profonde qu’elle ressentait à l’égard de l’inconnu. Comprenait-il ? Non, bien sûr que non. « Je ferai plus attention la prochaine fois, docteur. J’ai pris mes dispositions. »

« Parfait. » Le médecin sembla se détendre un peu plus avant de poursuivre d’un ton plus heureux : « Fort heureusement le bébé n’a rien non plus. » Son cœur eut un raté. Son cerveau refusa d’analyser la situation tandis que l’information tentait de s’assimiler. Etait-ce à elle qu’il venait de s’adresser. L’instant sembla durer une éternité et les deux représentants du sexe fort semblaient être assez estomaqués de sa réaction. Le médecin se rendait compte qu’il venait de faire une gaffe. « Vous ignoriez être enceinte … » Elle fronça les sourcils et tenta de se souvenir. Depuis combien de temps ? Mais tout était trop confus, trop invraisemblable. Elle en aurait explosé de rire si les larmes ne lui étreignaient pas la gorge. « Merci. Ca va aller. » le remercia-t-elle pour qu’il prenne congé. Ce qu’il fit rapidement trop heureux de quitter l’atmosphère pensante. « Je vais être maman. » murmura-t-elle dans un souffle avant de le dire plus haut, laissant libre court à ses larmes.

HRP : bon courage à anton pour gérer la situation.
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MessageSujet: Re: Quelques contusions et une rencontre à la clé   Quelques contusions et une rencontre à la clé EmptyLun 8 Mar - 1:37

Il aurait du partir, ne pas se soucier d’elle et vaquer à ses occupations habituelles. Pourtant Anton en était incapable, allez savoir pourquoi. Qu’est-ce qui le retenait exactement ? Le remord ? Anton n’avait jamais de remords. Il ne regrettait pas ses actes et avait encore plus de mal à s’excuser, la fierté nouant sa gorge. Pourtant aujourd’hui, le jeune homme avait une pointe de douleur dans le cœur. Comme une punaise qui peut se planter dans votre pied sans que vous ne vous en rendiez compte. Et inévitablement, Anton ne se rendait pas compte que le remord le maintenait immobile dans cette chambre d’hôpital, dans l’incapacité d’actionner ses jambes afin qu’il parte de cet endroit.

Depuis toujours, Anton avait respecté les femmes à sa manière en les honorant de sa présence dans leur lit mais pas plus, il choisissait ses proies en fonction de ses pulsions et se fichait pas mal de créer du mépris sur son passage. Il était comme il était. Point. Seules quelques rares femmes avaient son respect comme celles de sa famille, et peut être Marilena. Mais surtout, ce que lui avait apprit son père, c’est qu’une maman, ou future, devait être placé sur un pied d’estale. Ce n’était pas qu’une simple femme, c’était beaucoup plus. Et cette femme allait devenir maman. Peut être était-ce là la cause réelle de ce malaise qui venait de s’installer en lui ?

Anton n’avait même pas comprit les allusions du médecin, ou plutôt, il n’y avait pas fait attention. Tout ce qu’il voyait là, c’était une femme enceinte, heureuse ou pas, il n’aurait su le déterminer, qui pleurait à chaudes larmes.

« Vous allez vous noyer là… » Sortit-il alors que les larmes roulaient sur les joues de la jeune femme. « Ce n’est qu’un bébé, on dirait un téléfilm à l’eau de rose là. Calmez-vous. » Qu’il était con ! Et totalement immature. Il ne savait décidément pas s’y prendre, et son tact légendaire faisait le spectacle. Cette jeune femme lui faisait presque perdre ses moyens alors qu’ils ne se connaissaient même pas. Ses jolis yeux bleus papillonnaient dans tous les sens essayant vainement d’arrêter le flot de larmes, et Anton n’eut que la délicatesse de lui tendre une feuille de papier essuie-tout sortant de la salle de bains de la petite chambre d’hôpital.
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MessageSujet: Re: Quelques contusions et une rencontre à la clé   Quelques contusions et une rencontre à la clé EmptyVen 12 Mar - 23:43

Si elle n’était pas totalement soumise à un torrent de larmes inaltérables, Cierra aurait très certainement éclaté d’un rire nerveux et légèrement hystérique sur les bords. C’était de trop. La goutte d’eau – la larme en l’occurrence – qui faisait déborder le vase par trop rempli de douleurs silencieuses. Elle les avait jusqu’à présent maintenu fermement au fond d’elle-même mais elle ne pouvait tenir davantage. Et dans son rideau de larmes, elle se rendit compte que le pauvre automobiliste était toujours là, et lui tendait maladroitement un mouchoir. Derrière le rideau, la discussion discrète avait cessé et elle pouvait deviner qu’ils tendaient l’oreille, attentifs et leur langue les picotant de rumeurs à répandre. Des voisins comme elle en avait tellement connu. Elle se força à se calmer en acceptant le maigre carré de tissu que lui tendait le jeune homme et le pressa contre ses joues, l’humidifiant instantanément. D’autant que ses larmes continuaient de ruisselait le long de ses joues glacées. Elle tenta de renifler bruyamment mais rien ne faisait pour calmer le torrent qui se déchaînait.

« Je suis désolée. » parvint-elle à hoqueter mais elle était trop secouée de soubresauts et les mots du médecin continuaient de résonner dans son esprit, la faisant tomber dans un cercle vicieux la pressant sans arrêt vers la crise de larmes suivantes. Elle pressa la main contre la bouche tandis que l’autre serrait convulsément le bout de papier comme si sa vie en dépendait, comme s’il le protégeait de la réalité, comme s’il était l’ancre à laquelle se raccrocher. « C’est juste que … » Elle se passa la main dans les cheveux et ramena les jambes vers elle, même si la douleur de l’accident la faisait atrocement souffrir. Ce n’était rien en comparaison de l’état dans laquelle se trouvait son âme. Déchiquetée par les crocs d’aciers d’un animal enragé.

Elle prit une profonde inspiration et se passa une bonne fois pour toute les mains sur son visage. Expirant doucement, elle rouvrit les yeux et haussa les épaules d’un air abattu : « A croire que j’ai fait une fois de plus le mauvais choix. » Par cet enfant, voilà qu’elle s’interrogeait sur la solution qu’elle avait choisie en quittant Guillermo. Avait-elle fait le bon choix ? Visiblement, non. C’était peut être la solution à leurs problèmes. Ou alors cela allait peut être compliquer les choses. Une chose était sûre dans cette équation hasardeuse, elle ne découvrirait jamais la réponse.

« Je suis désolée. » finit-elle par sourire à son interlocuteur malheureux. « Je vous ai gâché votre journée. » énonça-t-elle. « Je vous ai obligé à me conduire à l’hôpital. Et alors que vous avez eu la gentillesse de rester, je vous offre le spectacle d’une hystérique en proie selon toute vraisemblance à ses hormones d’un enfant qui arrive au mauvais moment, trop tard. » Elle se frotta les yeux, comme si cela pouvait changer quelque chose, comme si elle pouvait se réveiller de son cauchemar éveillé. « Et je ne connais même pas votre nom qui plus est. Je suis Cierra. »
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MessageSujet: Re: Quelques contusions et une rencontre à la clé   Quelques contusions et une rencontre à la clé EmptyLun 29 Mar - 21:30

« Anton. » dit-il en se présentant à son tour. « Vous m’avez gâché ma journée certes, mais au moins vous êtes en vie. Je vous aurai fait la gueule si votre sang avait éclaboussé ma bagnole. » Ajouta t-il, ne cherchant pas à mettre une forme spécifique à ce qu’il pensait. Anton était comme ça. Mais aujourd’hui, cette assurance cachait l’impression bizarre qui envahissait son être. Cierra, jolie blonde aux yeux clairs, venait de le faire trébucher, et ce sans le vouloir. Comme une femme à l’apparence si fragile et si douce pouvait-elle lui faire ressentir ses petits papillons dans le ventre ? Lui qui n’aimait que les femmes à caractère, celles qui lui tenait tête, pas celle qui se soumettait dès le premier abord. Il aimait qu’on lui résiste, et la relation avec Cierra s’établissait en douceur.

Peut être était-ce simplement le fait qu’elle soit enceinte qui créait toute cette ambiance ? Anton n’avait que très peu connu sa mère. Il n’avait passé que cinq ans à ses côtés et ses souvenirs restaient vagues. Seul son sourire restait ancré dans sa mémoire et ne s’effaçait pas. Et quand il y repensait, Anton avait toujours fui les femmes attendant des enfants, du moins il évitait de trop les fréquenter. Pas parce qu’il ne pouvait rien tenter avec elle. Peut être simplement parce qu’il avait peur qu’elles meurent à la naissance de leur enfant ? Une vie pour une vie.

Les sentiments d’Anton se bousculèrent dans sa tête, il ne se reconnaissait plus vraiment. Quelque chose l’envahissait, et il n’aimait pas ça. « Ca suffit ! » Il l’avait pensé. Trop fort. Et Cierra le regardait avec des yeux ronds à présent. Anton se reprit et joua de la situation. « Ca suffit maintenant ! Stop aux pleurnicheries. Vous n’êtes plus une enfant. » S’il ne la bousculait pas, qui le ferait ? « J’en ai assez de vos jérémiades. Vous êtes bien gentille mais ma patience a des limites. J'avais autre chose à faire aujourd'hui. » Son ton était à présent calme mais assez cassant. Il ne voulait pas lui faire de mal, pas vraiment. Juste qu’elle réagisse. « Vous allez avoir un marmot, et alors ? Ou est le problème ? Ce n’est pas en vous vidant de votre eau que vous allez réfléchir. Vous partez plutôt sur de la déshydratation là. » sourit-il enfin.

Anton reconnaissait qu’il avait été un peu dur, mais il ne fallait pas que cette femme puisse l’influencer d’une quelconque manière que se soit. Il était Anton Cipriani, pas une de ses mauviettes qu’il avait eu le plaisir de mater à plusieurs reprises. Et il ne valait mieux pas déstabiliser le fils Cipriani. Son regard azur se fixa sur la jeune femme, les papillons avaient disparus et il en était étrangement fier. Anton sourit, lui sourit. Il n’était pas si vilain que ça le bougre.
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MessageSujet: Re: Quelques contusions et une rencontre à la clé   Quelques contusions et une rencontre à la clé EmptySam 3 Avr - 23:17

Anton. Elle aurait bien ajouté qu’elle était ravie de faire sa connaissance mais il semblerait qu’il était malvenu d’affirmer ceci au conducteur qui vous avez renversé et vous avez amené à l’hôpital. Aussi séduisant soit-il. Baissant le regard et se défilant pour le porter ailleurs que dans les prunelles d’un bleu glacé de son interlocuteur, la jeune femme oscillait. Elle ne savait pas comment s’y prendre. Elle savait tout au fond d’elle-même qu’elle n’aurait pas dû s’aplatir de cette manière. Mais elle n’y pouvait rien. Tout juste, ne s’excusait-elle pas à nouveau pour le risque d’avoir tâché de sang sa voiture de sport. Le comble de la victime qui s’excuse. Le complexe de la femme battue. Elle se mordilla la lèvre et rentra davantage la tête dans les épaules, tremblant imperceptiblement d’abord puis de façon plus visible lorsqu’il lui passa un savon. Sa vue était déjà fortement brouillée par des larmes qui s’intensifièrent de manière insidieuse et silencieuse. Elle luttait pour ne pas fermer les yeux. Elle ne savait que trop bien de ce qui adviendrait si elle le faisait.

Trop tard. Le noir. Et la voilà à nouveau dans cet appartement. Tremblante de peur en entendant le pas lourd de Guillermo. Reconnaissant aux poids qu’il faisait peser sur ses pieds qu’il était ivre. Ses cris parvenaient jusqu’à ses oreilles et elle avait beau plaquer ses mains contre celles-ci, la voix lourde et grave de son époux continuer de lui parvenir. Elle fermait alors les yeux, scellés par l’eau salée qui s’égrenait le long de ses joues. Elle savait que cette infime barrière ne la protègerait jamais mais elle ne pouvait que continuer de croire. « Ne crie pas. » Retour à l’instant présent. Même attitude. Même crainte de l’instant d’après, s’enfermant dans cette certitude que les coups allaient pleuvoir. Et malgré le fait qu’elle portait la vie en elle, la jeune femme était toujours aussi faible face à son grand amour. Sauf que ce n’était pas lui et le coup ne vint jamais.

Une minute passa. Elle rouvrit les yeux et fut étonnée de constater qu’elle n’était pas dans cet appartement. Et tout lui revint. La fuite. Syracuse. L’accident. Anton. Elle avait pris son courage à demain. Elle était redevenue la Cierra qu’elle avait toujours été avant sa rencontre avec Guillermo. La jeune adolescente qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. La petite fille qui affirmait haut et fort ses attentes pour l’avenir. Cette jeune femme amoureuse qui s’était dressée contre sa famille et la rumeur pour épouser l’homme de sa vie. Qu’était-elle devenue ?

Elle prit une profonde inspiration tandis qu’elle retirait les mains de ses oreilles pour se les passer dans ses cheveux avant d’essuyer ses yeux remplis de larmes. « Vous avez raison. » Elle hocha la tête. « Il n’y a pas à avoir de problème après tout ? » Et voilà qu’elle glissait lentement vers ce dont elle était experte quand le scénario empirait. « Devenir mère d’un enfant avec un simple salaire de serveuse catastrophique et sans le futur père dont elle a enfin trouvé la force de divorcer, profitant qu’il soit en prison pour violences afin de fuir loin. Oui, c’est vrai. Il n’y a pas de problème. » Elle hocha négativement la tête, ne sachant que faire. Elle avait envie de le garder mais était-ce bien raisonnable ? « Désolée. » Elle n'avait pas à lui répondre de cette manière.
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MessageSujet: Re: Quelques contusions et une rencontre à la clé   Quelques contusions et une rencontre à la clé EmptySam 1 Mai - 19:17

Un rire désabusé sortit d’entre ses lèvres. Anton n’en croyait pas ses yeux. « Vous êtes vraiment un drôle d’oiseau, vous savez ? » Il avait cru pendant un instant qu’elle sortait tout droit d’un asile, mais il venait d’avoir la confirmation que la blessure était plus profonde et que ce n’était pas qu’une simple question d’esprit sain. La vie de cette femme ne semblait pas avoir été des plus faciles. Cela dit, Anton n’acceptait pas le fait que l’on se mure dans ses blessures. Il fallait les combattre, ne pas les laisser prendre le dessus. Et c’est malheureusement ce que Cierra faisait.

« Cessez de vous excuser. Tous les hommes n'aiment pas les femmes soumises. » ajouta t-il avec un sourire. Il fallait faire rentrer un peu de caractère dans cette jolie tête blonde. Mais Anton savait qu'il était trop tôt. La jeune femme était bien meurtrie et il lui faudrait du temps pou panser son cœur. Mais un bébé n'était-il pas un bon moyen pour redémarrer du bon pied dans la vie ? Anton ne pouvait pas dire qu'il aimait réellement ces couches sur pattes mais il trouvait toujours cela attendrissant de voir les mères promener leurs rejetons. Il voyait bien le lien qui se tenait entre les deux êtres, le ramenant inévitablement à son propre lien brisé. Celui qui n'avait pas eu le temps de croitre. Parfois il en voulait à Zelinda. Il l'avait durement rejeté à sa naissance, refusant de lui adresser la parole ou de se trouver dans la même pièce qu'elle. Avec le temps, il avait apprit à pardonner. Et bien que certaines rancœurs étaient parfois présentes, il n'en pipait mot, ne souhaitant pas briser cette complicité qui les unissait. Après tout, elle ressemblait beaucoup à leur mère, ou plutôt au souvenir qu'il avait d'elle. Mais son père ne cessait de le répéter, c'est que cela devait être vrai.

Le jeune homme s'approcha du lit de Cierra. « Un peu de couilles mad'moiselle! » Anton ne savait pas très bien ce qu'il faisait, il agissait par instinct. Ok, il souhaitait s'éloigner au plus vite de cette femme enceinte mais bizarrement, elle le retenait. Et il ne pouvait la laisser, en tout cas pas pour l'instant. Il soupira doucement, se redonnant une contenance et prit d'un élan de sympathie qui ne lui était pas naturel. Anton s'assit sur le lit d'hôpital qui s'enfonça un peu plus sous son poids. Il se plaça à côté de la jeune femme et l'enlaça. « Séchez vos larmes... » souffla t-il à son oreille.
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MessageSujet: Re: Quelques contusions et une rencontre à la clé   Quelques contusions et une rencontre à la clé EmptyLun 3 Mai - 22:20

Cierra releva un regard surpris à l’encontre du jeune homme lorsqu’elle entendit son léger rire et sa remarque. Un instant décontenancée, elle finit par lui adresser un sourire contrit à la suite de ses propos. Le plus drôle dans l’histoire, c’était qu’à l’origine, elle n’aimait pas non plus les femmes soumises. Elle avait passé son enfance et son adolescence à se révolter contre sa mère et sa soumission à l’homme violent qu’était son père. Mais maintenant, elle la comprenait dans un certain sens. Il était difficile de quitter quelqu’un qu’on aimait et qui vous avez brisé l’esprit. Elle était un cheval sauvage dont Guillermo avait fait courber l’échine. La question était désormais de savoir si l’esprit de liberté qui l’habitait alors pouvait émerger à nouveau. Ce qu’elle était avant était il mort à tout jamais ou sommeillait toujours au fond de son cœur ?

Elle hocha doucement la tête et oublia de respirer tandis qu’Anton s’approcha d’elle et l’enlaça. Elle ne put empêcher un frisson lui parcourir l’échine tandis qu’elle sentait son souffle chaud contre son cou. Elle s’essuya les larmes qu’elle avait tant de mal à contenir et reporta son attention sur les motifs fascinants du textile devant elle. Depuis combien de temps n’avait-elle senti l’empreinte viril de bras masculins ? Même de manière amicale ? Peu de personnes l’avaient approché d’aussi près depuis son mariage. A son arrivée à Syracuse, elle avait fait en sorte de rester éloignée des représentant du sexe masculin. Inconsciemment. Sans s’en rendre compte jusqu’à ce que l’empreinte d’Anton lui rappelle que le dernier à l’avoir approcher d’aussi près était Guillermo la veille de son incarcération.

Elle tourna légèrement la tête vers Anton et plongea son regard dans le sien, se sentant perdre pied. Ca aussi, la dernière fois, c’était avec Guillermo. A chaque fois que leurs regards se croisaient. Elle lui décocha un nouveau sourire, tremblant très légèrement et sentant que ses mains devenaient quelque peu moites. « Vous avez raison. Merci. » Merci pour quoi ? Merci de m’avoir renversé et permis que je découvre mon état avant de ne plus avoir le choix ? Merci de m’ouvrir les yeux sur la personne que je suis devenue ? Merci d’être présent quand j’ai besoin plus que jamais d’avoir quelqu’un à mes côtés ?

Combien de temps resta-t-elle hypnotisée par le jeune homme ? Elle l’ignorait mais pour la première fois depuis des années, une envie s’était développée dans son esprit et ses lèvres la picotaient inévitablement attirées par celle d’Anton. Il était incroyablement séduisant mais au-delà, un charme irrésistible émanait de lui. Le savait-il ? Sûrement. Elle s’humecta les lèvres avant de se réveiller et se détourner son visage et de poser sa main sur son ventre, là où un bébé à peine plus gros qu’un haricot grandissait. Elle avait encore tout le temps de réfléchir. Finalement, elle sembla se rendre compte de l’heure. « Mais j’y pense : votre travail ? Ils ne vont pas se demander où vous êtes ? » Et le sien ? réalisa-t-elle soudain. Elle était juste partie faire une course. Mais immédiatement, elle se souvint que c’était devant son lieu de travail que l’accident avait eu lieu. Ottavio était au courant. Mince !
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Anton Cipriani
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MessageSujet: Re: Quelques contusions et une rencontre à la clé   Quelques contusions et une rencontre à la clé EmptyJeu 9 Sep - 0:04

Merci. Un petit mot dont Anton ne comprenait pas vraiment l’utilité à présent. Ok, il l’avait poussé un petit peu mais Cierra aurait du l’envoyer chier dès le début. Après tout, il l’avait renversé, il lui avait causé toutes ses contusions. Et elle le remerciait. Si cela n’avait tenu qu’à lui, il aurait appelé un collègue pour qu’il s’occupe de réparer les pots cassés et aurait continué son chemin sans s’arrêter, faisant toujours rugir le moteur de son bolide. Mais Anton s’était arrêté et l’avait amené à l’hopital. Rien d’exceptionnel. Juste une bonne action. Et cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était plus soucié de faire du bien. Il baignait dans un milieu où la notion du bien n’avait pas la même définition que dans le monde normal. Tant que cela ne contrariait pas les plans de la famille, c’était bien. Rangez-vous, soyez honnête et vous tombiez du coté du mal. Un monde à se perdre quand l’on n’y connaissait rien.

Mais chez les Cipriani, on y baignait dès la naissance. Cela aurait même pu être avant si les femmes ne devaient pas être tenues à l’écart. Anton était sûr qu’alors son père aurait collé sa bouche sur le ventre rebondi de sa femme pour lui raconter combien de millions il avait réussi à amasser aujourd’hui. Les joies de l’enfance Cipriani. Lorsque l’on été un garçon, on apprenait à reconnaître les armes, évaluer la valeur des voitures, reconnaître de la fausse monnaie, fabriquer des faux papiers et tout un tas d’autres choses peu proches de la légalité. Anton ne reniait pas son éducation, il avait vécu ses premiers frissons de grand très jeune, là où les autres enfants pleuraient encore lorsqu’ils tombaient de vélo. Anton n’avait pas le droit de pleurer. Il devait être fort, ne montrer aucune de ses faiblesses. D’ailleurs le jeune homme ne se souvenait même pas de la dernière fois qu’il avait versé des larmes. Enfin si. Il se rappelait que c’était le jour où il avait enfin compris que sa maman ne reviendrait plus. Son père l’avait prit en poids et secoué de toutes ses forces pour qu’il arrête de pleurer. Anton avait sursauté par tant de violence et avait eu des convulsions, complètement paralysé, dans l’impossibilité d’empêcher le flot de gouttes salées qui roulaient le long de ses joues. Lorsque son père l’avait enfin reposé, Anton avait ravalé sa salive et n’avait jamais plus versé une seule larme.

Anton reprit connexion avec la réalité lorsque Cierra lui adressa de nouveau la parole. Il se gratta la nuque, gêné. Il avait complètement oublié son rendez-vous, et il allait bien évidemment se faire grandement remonter les bretelles. Le jeune homme sortit son portable d'une des poches de son jean et regarda l'heure. Trop tard. Anton le coupa avant de le ranger. Autant se montrer indisponible. Il n'aimait pas le harcèlement, et les coups de téléphone n'allaient pas tarder à arriver. Il voyait déjà d’ici les remontrances qu’il allait avoir. Il soupira, roulant des yeux. « Ne vous inquiétez pas pour mon travail… » dit-il en se remettant debout. « Ce n’est pas un boulot très exigeant. » mentit Anton délibérément en souriant à la jeune femme. Hors de question de laisser entendre quoi que se soit. Au pire, il inventerait. Il était plutôt doué en mensonges.
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Cierra Loconte
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MessageSujet: Re: Quelques contusions et une rencontre à la clé   Quelques contusions et une rencontre à la clé EmptyJeu 23 Sep - 21:40

Cierra posa son regard dans celui d’Anton et le silence s’installa entre eux. Il était difficile pour elle de se détacher de la teinte azur du jeune homme tant cette dernière était profonde et intense. La future mère n’avait jamais rencontré ce genre de regard clair et vif qui vous dépouillait de toute pensée pour se perdre en eux. Elle se rendit à peine compte du sourire qui n’avait pas quitté son visage. Par contre, elle réalisa soudainement qu’elle se sentait bien, en sécurité. Ce qui était particulièrement étrange au vu de son historique et qu’elle connaissait à peine Anton. Et ce qui était particulièrement inquiétant puisqu’elle ne s’était jamais sentie plus en sécurité avec Guillermo. Mais elle voyait clairement dans le regard franc du jeune homme qu’elle n’aurait jamais rien à craindre de lui. Ils ne se connaissaient peut être pas depuis très longtemps mais elle pressentait qu’elle pouvait lui faire confiance et qu’il n’était pas le genre d’homme à se montrer violent avec qui que ce soit. Certes, il avait été démontré par le passé que Cierra n’avait peut être pas un très bon jugement. Mais il avait également été prouvé qu’elle se maintenait fermement à ses premières impressions et voyait toujours le bon côté tant des choses que des personnes.

« Un boulot pas très exigeant ? C’est où que je signe ? » plaisanta-t-elle.

Elle trouva le courage et la volonté de détourner enfin le regard des yeux azur d’Anton et replaça une mèche de ses cheveux. On ne pouvait pas dire que travailler avec Ottavio soit véritablement une contrainte et une horreur. Bien au contraire, rares étaient les employés à être aussi choyés par le patron. Elle se donnait énormément, certes, mais elle ne se tuait pas à la tache. Moins encore lorsque son employeur la déchargeait des obligations plus dures. Elle envoya un sourire délicat à Anton. Loin de l’atmosphère lourde, tendue et douloureuse de ses anciens séjours à l’hôpital, elle était légère et heureuse. C’était un sentiment étrange mais agréable que de se retrouver entre ces murs et de savoir que les prochaines rencontres avec les médecins seraient en principe heureuses et joyeuses.

« Cela fait longtemps que vous vivez à Syracuse ? »

Elle releva son regard vers lui et perdit une nouvelle fois pied. Objectivement parlant, Anton était un très bel homme et elle ne pouvait nier l’attraction intense qu’elle ressentait à son égard. Elle pouvait d’ailleurs imaginer assez facilement les réactions des jeunes femmes lorsqu’il passait dans la rue. Il devait très certainement avoir une petite amie. Le contraire l’étonnerait grandement. Elle déposa sa main sur son ventre et grimaça légèrement alors que les blessures causées par l’accident de voiture se faisaient cruellement sentir. Bonjour les courbatures dans les jours qui allaient suivre.

« Je veux dire : est-ce que c’est un bon endroit pour élever un enfant ? On s’y sent bien ? En sécurité ? »

Elle n’aurait su dire, ne vivant ici que depuis quelques semaines à peine. Et elle n’aimait pas prêter attention aux rumeurs et propos des médias. Et visiblement, ses interrogations et doutes qui l’avaient assailli quelques instants plus tôt avaient tout bonnement disparus. Elle avait fait son choix. Elle avait aimé et aimait toujours Guillermo. Elle savait parfaitement au fond d’elle-même qu’elle l’aimerait toujours. On ne guérit jamais de son grand amour, a fortiori lorsqu’il s’agit du premier. Et elle savait qu’elle ne se pardonnerait jamais de tuer cet enfant qui grandissait en elle. Elle se sentait déjà mère. Elle ne pouvait plus faire marche arrière.
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