Je vois... Bon, vous pourriez arrêter de gigoter, ça me déconcentre.

Le festival de Théâtre Grec. Quel ennui. Chaque année, c'était la même chose. Les touristes arrivaient en masse, le soleil s'était juré de faire virer leur peau au rouge écrevisse et les commerçants se frottaient tranquillement les mains en espérant avoir un meilleur chiffre d'affaire que l'année précédente. Wanda regardait autour d'elle, les gamins qui gambadaient de partout, si innocents et naïfs, de la barbe à papa plein le visage. La jalousie était peut-être la principale raison à sa mauvaise humeur saisonnière. Elle, n'avait jamais eu droit à la moindre barbe à papa, au moindre tour de manège bien que la grande roue l'eût toujours fait rêvé. Ces gosses ne se rendaient pas compte de la chance qu'ils avaient. La jeune femme accéléra le pas, elle détestait l'été. Plus que toute autre saison. Elle lâcha un soupir de mépris, levant les yeux au ciel. Comme tout cela était puéril. Elle n'avait qu'une seule hâte, que l'automne prenne place, que les touristes rentrent chez eux aussi vite que possible. Même s'ils allaient sûrement remplir une bonne partie de son son chiffre d'affaire, cet été encore. En tant que styliste, il lui arrivait parfois de voir des touristes dans son magasin. Bien que cela soit relativement rare, étant donné qu'elle ne soit aucunement célèbre.

Plongée dans ses pensées, Wanda avançait sans faire attention à ce qui l'entourait. Ainsi, lorsqu'elle se "réveilla", elle fut surprise de se retrouver dans le centre historique de Syracuse. Elle avait un peu trop avancé. Autour d'elle les marchants de souvenirs interpellait chaque passant se situant à moins de deux mètres de leurs stands. Qu'est-ce qu'elle faisait là. Cet endroit était sûrement l'endroit où il y avait le plus de touristes au mètre carré. Elle passa sa main sur son front. Se gueulant intérieurement sur elle-même. Par habitude, elle sortit son paquet de cigarette. Là, tout de suite, elle était tellement exaspérée par elle-même qu'elle avait besoin de nicotine. Toutes les raisons étaient bonnes pour pouvoir consommer un peu de tabac. Et ainsi, une cigarette au bec, elle fit demi-tour, comme une imbécile. Elle s'engagea dans ces rues qu'elle connaissait par cœur et se frayait un passage parmi les dizaines et dizaines de touristes et de commerçants qui occupaient l'espace. Elle avait l'impression de nager à contre-courant dans une marée de crétins tous plus abrutis les uns que les autres.

Lors qu'elle se fut un peu éloignée de la masse, elle avait terminée sa cigarette. Elle en sortit donc une deuxième, qui s'avéra être la dernière du seul paquet qu'elle avait sur elle. Elle jura, quelle journée merdique. Devant elle, des vieilles femmes barraient le passage. Des hippies ? Elle détestait les hippies. Ces gens ne savaient absolument pas s'habiller. Cela la répugnait profondément. Ils étaient comme une insulte envers son métier. Enfin, son premier métier. D'un regard froid et arrogant, elle les sondait. Les dévisageait, les déshabillait. Ce n'était des vieilles. Et elle était persuadée qu'elles étaient voyantes, diseuses de bonnes aventures, un truc dans le genre. Son intuition ne la trompait que très rarement. Elles avaient des têtes de voyantes, dans tous les cas. Un rire cynique lui échappa. Comment certaines personne pouvaient croire, mot pour mot, ce que disait des vieilles folles habillés avec des chiffons ? Cela la dépassait complètement.